Les épiceries de nuit attirent les travailleurs et les noctambules grâce à leurs horaires décalés. Le nombre d'épiceries en France a augmenté de manière significative au cours des 10 dernières années. En 2020, le chiffre d'affaires des épiceries s'élevait à 12,6 milliards d'euros, et parmi elles se trouvent des magasins qui restent ouverts après 22 heures. Warren Buffett a dit un jour : "Le risque vient de ce que l'on ne sait pas ce que l'on fait". Les épiceries de nuit doivent respecter les mêmes réglementations et procédures que les épiceries de jour, mais elles présentent également des spécificités qu'il est important de connaître avant de se lancer. Vous souhaitez relever un nouveau défi entrepreneurial en créant un magasin de nuit ? Découvrez ce que vous devez faire, le capital dont vous aurez besoin et le type de soutien dont vous pouvez bénéficier.

Contenu

Les conditions pour ouvrir une épicerie de nuit

Pour procéder à l’ouverture d’une épicerie de nuit, ou tout autre type d’épicerie en France, il est nécessaire de respecter certaines conditions légales. Les voici :  

  • Avoir l’âge de la majorité légal, c’est à dire 18 ans ;
  • Être de nationalité française, européenne ou bien disposer d’un titre de séjour en France pour les personnes d’autres nationalités ;
  • Avoir un casier judiciaire exempt de condamnation en justice pour vol, crime, escroquerie, recel, fraude fiscale, etc.

Pour ouvrir une épicerie de nuit, l'entrepreneur devra également respecter certaines réglementations générales concernant l'hygiène, la sécurité alimentaire et l’accessibilité. On retrouve par exemple : 

  • Les normes ERP : les normes ERP sont destinés à tout Etablissement Recevant du Public. Leur but est de garantir la sécurité en cas d’incendie et l’accessibilité des locaux aux personnes à mobilité réduite (PMR).
  • Normes sanitaires et d'hygiène : la vente de denrées alimentaires est soumise à des normes sanitaires et d’hygiène qu’il est essentiel de respecter. Cela inclut des normes concernant la manipulation des aliments, le respect de la chaîne du froid, l'entretien des locaux (espace de stockage et de vente) et des équipements, la gestion intelligente des déchets, etc. 
  • Manipulation de denrées alimentaires d’origine animale : si l’entreprise prévoit de manipuler des denrées contenant des ingrédients d’origine animale, il est obligatoire qu’elle en fasse la déclaration avant de démarrer son activité. L’entreprise peut effectuer sa déclaration en ligne sur le site du ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire. Elle peut également être effectuée par courrier à la DDETSPP (Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des population) ou à la DDPP (Direction départementale en charge de la protection des populations).
  • Affichage des prix : l’entreprise doit également respecter l’obligation d’affichage des prix en TTC et en euros. Cette obligation est applicable pour tout commerce et les produits mis en vente doivent obligatoirement afficher les prix de manière claire.
  • Vente d'alcool : si vous décidez de vendre de l'alcool dans votre magasin, vous devez suivre la formation obligatoire pour la vente d'alcool conformément à la réglementation en vigueur.

La réglementation spécifique à l'ouverture d'une épicerie de nuit

Il n’est pas nécessaire de disposer d’un diplôme spécifique pour ouvrir une épicerie de nuit, mais certaines règles sont à connaître et certaines formations peuvent être requises dans certains cas précis.

La vente d’alcool de nuit

Les épiceries de nuit disposent d’un cadre réglementaire presque identique à celui des épiceries de jour. Toutefois, il existe une différence de réglementation concernant la vente d’alcool. Les réglementations concernant la vente d’alcool la nuit sont plus strictes et s’appliquent à tous les commerces qui vendent des boissons alcoolisées entre 22 h et 8 h. Elles s’appliquent à tous types de commerces dont les restaurants, les bars, les boîtes de nuit, les stations-services, ainsi que les épiceries de nuit.

Pour se conformer à la réglementation en vigueur, l'entrepreneur doit respecter les dispositions de sa convention collective relatives au travail de nuit et acquérir un permis de vente de boissons alcoolisées la nuit.

Le permis de vente de boissons alcooliques la nuit (PVBAN)

Le PVBAN, aussi appelé permis d’exploitation, est obligatoire pour tous les entrepreneurs qui souhaitent vendre des boissons alcooliques entre 22h et 8h. Pour obtenir ce permis, il est nécessaire de suivre une formation spécifique en présentiel auprès d’un organisme agréé. La formation dure 20 heures et se déroule sur 3 jours. Son but est de sensibiliser les participants aux enjeux de santé publique, à la protection des mineurs et aux nuisances éventuelles sur les riverains de la vente et de la consommation d’alcool.

Le permis d’exploitation est valable pour une durée de 10 ans et peut être renouvelé en participant à formation supplémentaire de 6 heures. Le coût du permis peut varier entre 200 et 500 euros en fonction du centre de formation qui le délivre.

La formation PVBAN est accessible uniquement aux entrepreneurs qui disposent d’une des licences ci-dessous :

  • La petite licence à emporter : elle permet de vendre à emporter des boissons alcoolisées de groupe 3, c’est-à-dire qui ne contiennent pas plus de 18° d’alcool (vin, cidre, bière, hydromel, etc).
  • La licence à emporter : elle autorise la vente à emporter des boissons alcooliques de groupe 4 et 5 contenant plus de 18° d’alcool (whisky, vodka, cognac, gin, tequila, etc).

Il est important de noter que la consommation de boissons alcooliques sur place est strictement interdite dans les épiceries.

L’épicerie doit proposer des éthylotests à la vente.

En dehors des permis et licences à obtenir au préalable, les épiceries de nuit doivent également respecter d’autres réglementations légales liées à la vente de boissons alcoolisées. Elles ont notamment pour obligation de proposer des éthylotests à la vente. Le type d’éthylotests proposé est libre il peut donc s’agir aussi bien d’éthylotests chimiques que d’éthylotests électroniques.

Le nombre d’éthylotests disponible à la vente dépend de la surface de l’épicerie dédiée aux boissons alcoolisées :

  • Moins de 20 mètres de rayon : 10 éthylotests minimum doivent être proposés à la vente ;
  • Plus de 20 mètres de rayon : 25 éthylotests minimum doivent être proposés à la vente.

Si l’épicerie propose des boissons alcoolisées, il est obligatoire de mettre les éthylotests en vente en évidence au rayon alcool. Elle a également pour obligation d’afficher une affiche faisant la promotion des éthylotests à la visibilité de la clientèle.

Spécificités de la convention collective

L’épicerie doit également appliquer les dispositions prévues par sa convention collective en matière de travail de nuit. Les épiceries de nuit sont régies par la convention collective nationale du commerce de détail alimentaire non spécialisé. Comme le Code du travail, cette convention collective définit le travail de nuit comme tout travail ayant lieu entre 21 heures et 6 heures.

Pour être qualifié comme travailleur de nuit, le salarié doit effectuer au minimum :

  • 3 heures de travail de nuit à raison de 2 fois par semaine ;
  • 270 heures de travail de nuit sur un laps de temps de 12 mois consécutifs.

Les travailleurs de nuit peuvent bénéficier d’une majoration de salaire, à hauteur de :

  • 5 % du salaire pour chaque heure travaillée de 21h à 22h
  • 20 % du salaire pour chaque heure travaillée de 22h à 6h.

Les épiceries de nuit doivent également respecter d’autres obligations concernant le travail de nuit des employés :

  • Le salarié doit avoir au minimum 18 ans (sauf dérogation) ;
  • Le travail de nuit ne peut pas être imposé au salarié ;
  • Le salarié doit donner son accord écrit dans le contrat de travail ;
  • Le salarié doit être déclaré apte au travail de nuit par un médecin du travail ;
  • Le salarié doit disposer d’un moyen de transport pour effectuer les trajets entre le travail et son domicile ;
  • Si un poste de jour s’ouvre, le salarié de nuit doit être prioritaire ;
  • Le salarié ne doit pas dépasser une durée de travail maximale de 8 heures par jour et de 40 heures par semaine / 12 semaines consécutives, s’il travaille de nuit ;
  • Le salariée a droit à une pause de 20 minutes consécutives avant une période de travail de nuit de 6 heures ;
  • Le salarié doit disposer d’un repos compensateur dont le nombre de jours proratisés annuels est déterminé en fonction du nombre d’heures de nuit travaillées au cours de l'année.

Les démarches à effectuer pour ouvrir une épicerie de nuit

Pour se lancer dans un projet d’épicerie de nuit, il est nécessaire de respecter certaines étapes afin d’assurer sa réussite et remplir les obligations légales.

L’étude de marché

Quel que soit le secteur d’activité, l’étude de marché est un outil essentiel pour réussir son projet et se positionner. Elle permet d’avoir une idée précise du marché, des besoins et des attentes des consommateurs, et de l’état de la concurrence dans une zone géographique.

L’étude de marché est cruciale et doit être réalisée en première étape de votre projet. Elle vous permet de déterminer la viabilité de votre projet dans un secteur géographique et d’adapter votre stratégie en fonction des résultats obtenus.

L’étude de marché peut vous permettre d’analyser :

  • Le marché : taille, croissance, tendances actuelles… ;
  • La demande : consommateurs potentiels, profils, attentes, budgets, préférences en termes de produits et d’horaires… ;
  • La concurrence : concurrents directs et indirects, répartition géographique, clientèle cible, produits et tarifs proposés, nombre de salariés…

L’étude de marché peut être effectuée par l’entrepreneur avec des recherches documentaires et internet, des enquêtes terrains, des questionnaires, ou en prenant contact avec des professionnels du secteur. Il est également possible de faire appel à des cabinets d’étude, ce qui entraînera un coût généralement compris entre 2 000 et 5 000 euros selon les spécificités du projet et l’organisme choisi.

La rédaction du business plan

Une fois l’étude de marché réalisée, l’entrepreneur peut passer à l’élaboration du business plan. Basé sur les résultats de l’étude, il permet de chiffrer la valeur du projet, d’établir des prévisions financières et d'analyser le seuil de rentabilité du projet. Le but est de s’assurer que le projet soit réellement réalisable et viable, ou de procéder à des ajustements si nécessaire.

Pour élaborer votre business plan, il est nécessaire de répertorier l’ensemble des dépenses prévues et des ressources disponibles. Il permet d'effectuer une estimation des besoins en financement nécessaires pour assurer la réussite du projet sur plusieurs années.

Le business plan est un allié de taille pour développer les relations avec les banques, les investisseurs et autres partenaires financiers. Il est là pour servir de support et convaincre de la viabilité du projet afin de bénéficier de financements. C’est pour cela qu’il doit être très détaillé et le plus réaliste possible.

Le business plan est divisé en deux sections majeures :

  • La présentation du projet, ainsi que de ses atouts face à la concurrence et dans le contexte du marché actuel ;
  • Le prévisionnel financier déterminant avec précision vos besoins financiers et la rentabilité qui peut être obtenue avec votre projet.

Le choix du nom commercial

Votre dénomination sociale ou nom commercial vous permet d’être identifié facilement par vos clients, et vos partenaires commerciaux et financiers.

Les entreprises individuelles et micro-entreprises sont généralement identifiées sous le nom et prénom du propriétaire. Toutefois, il est possible de choisir un nom commercial afin d’être plus facilement identifiable et mieux correspondre à l’activité exercée.

Le nom commercial est utilisé sur l’ensemble des supports de l’entreprise, comme son enseigne. Si l’épicerie est une société (SARL, SA, SASU, SAS, EURL...), les associés devront choisir une dénomination sociale unique pour l’ensemble des démarches administratives et pour la communication avec les partenaires et les clients.

Le choix de la dénomination sociale ou du nom commercial doit permettre à l'épicerie d’être identifiable plus facilement. Deux règles doivent toutefois être respectées :

  • Le nom ne doit pas faire référence à des obscénités ou à des activités illicites. Il doit être conçu avec respect de l’ordre public et des bonnes mœurs ;
  • Le nom ne doit pas être déjà pris par une autre entreprise du même type et située dans la même zone géographique.

L’entrepreneur peut vérifier la disponibilité des noms sur le site de l’INPI, grâce à un outil de recherche rapide.

Le choix du statut juridique

L'entrepreneur doit également choisir un statut juridique pour son épicerie de nuit. Chaque statut juridique dispose d’avantages et d’inconvénients et il est donc important de choisir en fonction des besoins de votre projet et de votre situation.

Parmis les possibilités, on retrouve : 

A noter : le statut de micro-entreprise n’est pas le plus adapté pour les épiceries de nuit dû au plafonnement du chiffre d’affaires annuel.

Préparez le financement de votre projet

Grâce à votre business plan, vous avez une idée précise de vos besoins en financement. Vous devez maintenant déterminer si vous avez besoin d’avoir recours à des financements extérieurs ou si vous disposez d’un budget suffisant pour autofinancer votre épicerie de nuit.

Il faut noter que les épiceries de nuit demandent souvent un investissement important et il est donc courant pour les entrepreneurs d’avoir recours à la fois à des fonds propres et à des financements externes.

Commencez donc à calculer un budget en vous basant sur vos fonds propres qui peut par exemple être composé de fonds prêtés par des proches et de votre épargne. Vous pouvez ensuite soustraire vos fonds propres de vos besoins en financement afin de déterminer le montant des financements externes dont vous avez besoin.

Le financement externe peut provenir de différentes sources, dont les banques sous forme de prêt, recourir à des investisseurs externes, lancer une campagne de financement participatif sur des plateformes spécialisées (crowdfunding), ou encore en bénéficiant d’aides financières.

Les formalités de création d’entreprise

Pour ouvrir votre épicerie de nuit, il vous faudra entreprendre les démarches de création d’entreprise en fonction du statut juridique que vous avez choisi. Les formalités de création d’entreprise s’effectuent sur le site du Guichet unique.

Dans la plupart des cas, il vous faudra ouvrir un compte bancaire professionnel distinct de votre compte bancaire personnel pour votre activité. Pour certaines professions ou si vous employez des salariés, il peut être nécessaire de souscrire à des assurances professionnelles.

Les démarches réglementaires

Enfin, pour débuter votre activité d’épicerie de nuit. Il vous faudra vous assurer de respecter toutes les démarches réglementaires nécessaires à votre activité. Cela peut inclure la déclaration de manipulation de denrées alimentaires d’origine animale, ou encore l’obtention du permis de vente de boissons alcooliques la nuit (PVBAN), si nécessaire.

Achat d'un local commercial

Pour votre activité, vous devez trouver un local bien situé et disposant d'une licence d'exploitation en cours de validité.

Au préalable, veillez à vérifier que le local est conforme aux normes d'urbanisme, d'accessibilité et de sécurité incendie.

Embaucher du personnel

Vous devez recruter du personnel compétent en fonction des besoins du magasin de nuit. Pour cela, établissez des contrats de travail conformes à la législation en vigueur et déclarez les salariés aux organismes de sécurité sociale. Une fois encore, n'oubliez pas de respecter les conventions collectives et la réglementation sur le travail de nuit.

Souscrire une assurance professionnelle

Protégez votre épicerie en souscrivant une assurance professionnelle multirisque appropriée. Vérifiez les garanties d'assurance en matière de responsabilité professionnelle, de dommages aux biens et de pertes d'exploitation.

Le budget pour ouvrir une épicerie de nuit

L’ouverture d’une épicerie de nuit n’est pas quelque chose qu’il est possible de faire sans apport financier. Le budget pour ouvrir une épicerie de nuit peut largement varier en fonction de la taille et du type de projet. En moyenne, le budget à prévoir est compris entre 60 000 et 160 000 euros, mais il peut aussi être en dehors de cette tranche en fonction des spécificités de votre projet.

Pour déterminer le budget dont vous avez besoin pour ouvrir une épicerie de nuit, il vous faudra faire le le point sur vos besoins humains et matériels. Les frais potentiels les plus fréquents incluent :

  • Le coût d'acquisition ou de location du local commercial ;
  • Le coût des travaux d’aménagement du local ;
  • Le coût d’acquisition du matériel, du mobilier et des équipements ;
  • Le coût de constitution du stock initial de marchandises ;
  • Les frais de création d’entreprise ;
  • Le coût de l’étude de marché ;
  • Les frais d’assurances obligatoires ou facultatives ;
  • Les frais comptables et de gestion des comptes ;
  • Les frais de communication ;
  • Les frais d’embauche du personnel ;
  • Le coût du permis d’exploitation ou les frais de formation ;
  • Le coût d’entrée en franchise.

Le personnel pour une épicerie de nuit peut être difficile à recruter dû aux contraintes du métier, il est donc recommandé de prévoir une rémunération à hauteur de ces contraintes lorsque vous établissez votre budget.

Il est également possible de racheter un fonds de commerce afin de reprendre une épicerie de nuit déjà existante. Le rachat de fonds de commerce peut également représenter un coût important mais permet parfois de supprimer certains frais (coût de l’étude de marché, acquisition des équipements, stock initial, etc.).

Les aides disponibles pour ouvrir une épicerie de nuit

Certaines aides financières peuvent vous permettre de répondre à vos besoins en financements pour votre épicerie de nuit. Voici quelques exemples :

  • Le prêt d'honneur : ce prêt délivré par deux organismes différents peut être obtenu sans intérêts ni garanties. Les prêts d’honneurs vont de 3000 à 50 000 euros lorsqu’ils sont délivrés par l’organisme Initiative France, ou de 10 000 à 50 000 euros avec le Réseau Entreprendre. Si vous souhaitez obtenir un financement auprès d’une banque, le prêt d’honneur jouera amplement en votre faveur.
  • La garantie égalité femmes : si vous êtes une femme, vous pouvez également profiter de la garantie égalité femmes. Cette aide, dont le montant peut aller jusqu'à 50 000 €, permet de couvrir les prêts bancaires des femmes entrepreneurs jusqu'à 80 % du montant. Son but est d’encourager les femmes à entreprendre et les soutenir dans leurs projets.
  • Le programme de reconquête en zone rurale : ce programme lancé par l’État sur la période 2023-2024, a pour but d’apporter son soutien aux entrepreneurs qui ont pour projet d’ouvrir un commerce de proximité dans des zones rurales qui en ont besoin. Cette aide peut être utilisée pour l’acquisition et l’aménagement des locaux et pour acheter le matériel nécessaire. Son montant peut aller jusqu’à 80 000 euros.
  • Des aides locales : il existe également des aides régionales dont les entrepreneurs peuvent bénéficier en fonction de leur projet et du secteur géographique concerné.

La rentabilité d'un commerce de proximité

Pour être rentable, le chiffre d’affaires annuel d’un commerce doit dépasser le seuil de rentabilité. En d’autres termes, le chiffre d’affaires annuel du commerce doit être supérieur à la totalité de ses dépenses annuelles. Le chiffres d’affaires supplémentaires est alors considéré comme bénéfice.

Les bénéfices du commerce peuvent alors être utilisés de différentes manières : 

  • Rémunérer le dirigeant non salarié et/ou verser des dividendes aux associés ;
  • Constituer une trésorerie pour le BFR (besoin en fonds de roulement) de l’entreprise ;
  • Constituer une réserve en cas de problème (arrêt de travail, remplacement d’un équipement, etc) ;
  • Investir dans des projets de développement (agrandissement ou réaménagement de l’épicerie, achats de nouveaux équipements, changement d’identité visuelle…).

Pour optimiser la rentabilité de l’épicerie de nuit, plusieurs pistes peuvent être explorées par l’entrepreneur :

  • Renégociation des contrats avec ses partenaires commerciaux ;
  • Acquisition d’une quantité de stock plus élevé pour faire des économies d’échelle ;
  • Acquisition d’équipements moins énergivores pour faire des économies sur les dépenses énergétique ;
  • Mise en place d’offres promotionnelles afin d'attirer de nouveaux clients et de fidéliser les clients existants ;
  • Adoption d’une stratégie de communication et de marketing pour booster les ventes et accroître la visibilité de l’épicerie (création d’un site internet, activités sur les réseaux sociaux, prospection et démarchage, refonte de l’identité visuelle…) ;
  • Amélioration de la satisfaction client en demandant l’avis de sa clientèle ou en utilisant des questionnaires de satisfaction.

Conclusion

L’ouverture d’une épicerie de nuit peut représenter une opportunité entrepreneuriale intéressante. Mais comme pour toute autre projet de création d’entreprise, il nécessite une bonne préparation afin de s’adapter aux réglementations en vigueur et limiter au maximum les risques.

Pour réussir votre projet, l’étude de marché est indispensable. Elle vous permettra d’avoir une idée précise du marché, ainsi que de la concurrence et de la demande dans une zone géographique précise. Vous pourrez ainsi définir une zone d’implantation en connaissance de cause et adapter votre stratégie en fonction des besoins de la demande et du positionnement des concurrents.

FAQ

Quel est le budget nécessaire pour ouvrir une épicerie de nuit ?

En moyenne, l’ouverture d’une épicerie de nuit nécessite un budget compris entre 60 000 et 160 000 euros. Le budget peut varier considérablement, y compris en dehors de cette tranche, en fonction des spécificités, de la taille et des besoins de votre projet.

La vente d'alcool est-elle autorisée dans une épicerie de nuit ?

Les épiceries de nuit sont autorisées à vendre de l’alcool, à condition de disposer d’une licence de vente d’alcool à emporter et d’un permis spécial pour vendre de l’alcool de nuit. Le permis de vente de boissons alcooliques la nuit (PVBAN) peut être obtenu en effectuant une formation de 20h et est valide pendant 10 ans.

Quels sont les risques liés à l'ouverture d'une épicerie de nuit ?

L'ouverture d’une épicerie de nuit dispose des mêmes risques que toute création d’entreprise, dont le risque d’échec ou de faillite. Elle comporte également un risque humain et liés aux matériels et aux locaux, c’est pourquoi il est important de souscrire à une assurance professionnelle.

Comment fermer une épicerie de nuit ?

Les modalités de fermeture d’une épicerie de nuit dépendent du statut juridique choisi et des dispositions prévues dans les statuts de votre entreprise. Dans tous les cas, il vous faudra  faire déclaration de cessation d'activité sur le site du Guichet unique et effectuer votre déclaration fiscale. Vous pouvez également décider de vendre votre fonds de commerce.

Lire nos autres articles :

Derniers articles