Comment calculer et optimiser votre Taux Journalier Moyen ?

Le Taux Journalier Moyen (TJM) est souvent l’une des premières questions que se pose un freelance au moment de se lancer. Il permet de déterminer combien facturer pour une journée de travail, en tenant compte de ses objectifs financiers et des réalités du marché. 

Dans cet article, nous vous expliquons comment le définir et le calculer efficacement, avec des exemples concrets, des méthodes claires et des conseils pratiques pour ajuster votre tarif en toute sérénité.

Qu'est-ce que le TJM en freelance et pourquoi est-il crucial ?

Le Taux Journalier Moyen (TJM) correspond au tarif qu’un freelance facture pour une journée complète de travail. Il constitue la base de sa facturation et lui permet d’estimer ses revenus, de planifier sa rentabilité et d’assurer la viabilité de son activité.

Attention : ce tarif ne correspond pas à un salaire net. Il inclut les charges sociales, les impôts, les périodes non facturables (prospection, congés, formation), ce qui signifie que la part réellement perçue en fin de mois est bien inférieure au montant annoncé.

À ne pas confondre avec le THM (Taux Horaire Moyen), souvent utilisé pour des missions plus techniques ou de courte durée. Le TJM, quant à lui, s’applique davantage aux projets longs, notamment dans le conseil, l’IT ou la gestion de projet.

Les critères indispensables pour fixer votre TJM

Fixer son TJM, ce n’est pas juste choisir un chiffre au hasard. Pour qu’il soit réaliste et durable, il doit couvrir tous les aspects de votre activité.

Le montant des charges dépend directement de votre statut juridique. Si vous êtes en auto-entreprise, les cotisations sont simplifiées, autour de 24,6 % de votre chiffre d'affaires (ou 21,2 % pour les services BIC, 12,3 % pour la vente). En SASU, c’est plus complexe et plus coûteux, car il faut ajouter l’impôt sur les sociétés, les cotisations de dirigeant, etc. 

En portage salarial, le fonctionnement est différent. Vous signez un contrat de travail avec une société de portage, qui prélève un pourcentage (5 % à 10 %) sur votre chiffre d'affaires pour couvrir les frais de gestion et les charges sociales. Vous touchez environ 50 % à 60 % de votre chiffre d'affaires brut sous forme de salaire net. 

Les frais professionnels varient selon votre activité, mais on retrouve généralement :

• les assurances (RC Pro, mutuelle, prévoyance)
• les abonnements (logiciels, cloud, outils de gestion)
• l’espace de coworking ou le bureau
• les déplacements (transport, hébergement)
• le matériel (ordinateur, téléphone…)

Vous ne travaillez pas 100 % du temps. Il faut prévoir les congés, les périodes de prospection, de formation, voire les mois sans mission. Ce temps est non facturable, mais il a un coût.

Enfin, quel revenu souhaitez-vous toucher chaque mois, une fois tout payé ? C’est votre revenu net cible. En portant ce montant et en intégrant vos charges, frais et jours facturables, vous pouvez ensuite calculer un TJM réaliste.

Comment calculer votre TJM : méthodes et formules détaillées

Voici une formule classique pour le calcul de votre TJM :

TJM = (revenu net souhaité + charges + frais professionnels) ÷ nombre de jours facturables par mois

Vous pouvez aussi raisonner à l’année si vous préférez avoir une vision plus large :

TJM = (revenu net annuel souhaité + charges annuelles + frais annuels) ÷ nombre de jours facturables par an

En freelance, on estime que l’on peut facturer en moyenne 15 à 18 jours par mois, soit 180 à 210 jours par an.

Exemple de calcul

Imaginons que vous visiez un revenu net de 3 000 € par mois, avec :

• 1 500 € de charges et cotisations (environ 50 %)
• 500 € de frais professionnels (abonnements, matériel, assurances…)
• une facturation de 16 jours par mois 

Avec : 

TJM = (3 000 € + 1 500 € + 500 €) ÷ 16 = 5 000 € ÷ 16 = 312,50 €

Dans cet exemple, votre TJM devrait être d’environ 313 € par jour pour atteindre vos objectifs.

Quel est le TJM moyen d'un consultant freelance ?

Les TJM varient selon votre métier, votre expérience et votre localisation. Voici les grandes tendances observées en France, selon le baromètre Malt.

Simulateurs et outils pratiques pour estimer votre TJM

Plusieurs sites proposent des simulateurs gratuits et faciles à utiliser :

• OpenWork : clair, rapide, idéal pour une première estimation.
• Mon Salaire en Net : propose un outil adapté à différents statuts.
• ITG : utile si vous êtes en portage salarial.

Un simulateur vous donne un chiffre indicatif, basé sur des moyennes. Mais votre activité est unique. Vos charges, vos contraintes personnelles, votre secteur : tout cela influence votre TJM réel.

Un calcul personnalisé, même basique, est souvent plus pertinent. Si vous créez votre propre fichier de calcul, sur Excel ou Google Sheets, vous pouvez y intégrer vos frais réels (assurances, matériel, logiciels…), adaptez le calcul à votre nombre de jours facturables et, surtout, testez plusieurs scénarios selon vos objectifs ou vos périodes d’activité.

Adapter son TJM en fonction du marché et de la spécialisation

Fixer un tarif réaliste, c’est essentiel. Mais l’ajuster en fonction du marché, de votre positionnement et de vos compétences, c’est ce qui fait la différence entre un TJM pertinent et un tarif à côté de la plaque. Un écart trop important par rapport aux standards peut vous faire perdre des opportunités… ou vous faire travailler à perte.

Votre expérience, la rareté de votre expertise et la complexité des missions que vous pouvez assumer influencent directement votre tarif. Un consultant senior ou un développeur spécialisé dans des technologies comme Rust, DevOps ou l’intelligence artificielle pourra facturer bien au-dessus de la moyenne. Même chose si vous êtes en capacité d'encadrer une équipe ou de prendre en charge des projets stratégiques.

Pour rester compétitif sans vous brader, réalisez une veille régulière : consultez les plateformes freelance (Malt, Upwork, Free-Work), étudiez les baromètres annuels, analysez les offres de mission dans votre spécialité et discutez avec vos pairs sur LinkedIn ou des communautés en ligne. Cela vous permettra de situer votre TJM dans une fourchette cohérente — ni trop bas, ni déconnecté du marché.

Astuces pour augmenter votre TJM en tant que freelance

Augmenter son TJM ne se fait pas du jour au lendemain. Voici ce que vous pouvez faire.

Monter en compétences

Plus vous êtes expert dans un domaine recherché, plus votre valeur augmente. Apprendre une nouvelle technologie, se former en gestion de projet ou se spécialiser sur un outil rare peut justifier une hausse de tarif. L’idée n’est pas d’apprendre tout, mais de renforcer son expertise là où elle compte.

Soigner son réseau

Les missions les mieux payées viennent souvent du bouche-à-oreille ou de recommandations. Un réseau solide vous ouvre des portes vers des projets mieux rémunérés.

Fixer un tarif plancher

C’est essentiel. En dessous d’un certain seuil, vous perdez en rentabilité, en motivation et parfois même en crédibilité. Définissez le tarif en dessous duquel vous ne travaillez plus. Et surtout, apprenez à dire non.

Être flexible si besoin

Augmenter son TJM ne veut pas dire rester rigide. Si une mission est stratégique, avec peu de contraintes ou permet d’avoir un client de référence, vous pouvez accepter ponctuellement un tarif moins élevé.

Les erreurs fréquentes à éviter dans la fixation de votre TJM

Déterminer son TJM peut sembler simple. Mais en réalité, beaucoup de freelances font les mêmes erreurs qui peuvent vite coûter cher.

Quand on calcule son TJM, on pense souvent aux charges sociales. Mais d’autres coûts passent facilement sous le radar. Tous ces frais doivent être inclus dans votre tarif.

Les baromètres de TJM sont utiles, mais ils donnent des ordres de grandeur, et non des règles fixes. Se baser uniquement sur la moyenne, sans tenir compte de votre expérience, de votre spécialisation ou de votre lieu de vie, peut mener à un tarif mal ajusté.

En freelance, vous ne facturez pas tous les jours. Si vous divisez vos besoins mensuels par 20 ou 22 jours, vous sous-évaluez votre tarif. Il vaut mieux se baser sur 15 à 18 jours facturables par mois.

L’impact de votre statut juridique sur le TJM

Le choix de votre statut juridique influence directement le calcul de votre Taux Journalier Moyen. Il détermine le niveau de charges sociales, la possibilité de déduire des frais, la gestion administrative et donc la rentabilité réelle de votre activité. Voici un comparatif clair des trois principaux statuts utilisés par les freelances :

En micro-entreprise, les charges sont allégées et la gestion ultra simple, mais les plafonds de chiffre d’affaires sont limités et les frais ne sont pas déductibles, ce qui réduit les marges. La SASU offre plus de flexibilité et permet de déduire les charges réelles, mais impose un niveau de cotisations et d’obligations administratives bien plus élevé, ce qui implique un TJM plus ambitieux. Quant au portage salarial, il assure la sécurité du statut de salarié tout en conservant l’autonomie du freelance, mais oblige à pratiquer un tarif journalier nettement plus élevé pour rester rentable, du fait des prélèvements importants (jusqu’à 60 % du chiffre d’affaires brut). À noter enfin : certaines aides, comme l’ACRE, permettent de démarrer avec des charges réduites — un soutien ponctuel utile, mais qui ne doit pas servir de base pour fixer durablement votre tarif.

Réévaluer régulièrement son TJM : un impératif pour rester rentable

Votre tarif journalier n’est pas figé. Il évolue avec votre activité. Si vos dépenses augmentent, si vous travaillez davantage sans que vos revenus suivent ou si vos compétences ont nettement progressé, il est sans doute temps de revoir vos prix.

Il n’existe pas de règle unique, mais une réévaluation une à deux fois par an constitue une bonne base. L’idéal : faire le point après chaque mission importante ou changement de rythme.

En surveillant vos revenus réels, vos charges fixes et votre taux de remplissage, vous saurez rapidement si votre positionnement reste pertinent. Réévaluer ses tarifs ne signifie pas forcément chercher à facturer plus, mais à rester aligné avec la réalité de votre activité.

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FAQ

Que veut dire TJM ?

TJM signifie Taux Journalier Moyen. C’est le tarif qu’un freelance facture pour une journée de travail.

Comment fixer son Taux Journalier Moyen ?

Pour fixer son Taux Journalier Moyen, il faut partir du revenu net souhaité, y ajouter les charges, puis diviser par le nombre de jours réellement facturables dans l’année.

Quel est le prélèvement après le TJM ?

Le montant prélevé dépend du statut juridique. En micro-entreprise, les charges sociales représentent environ 24 %. En portage salarial, c’est entre 50 % et 60 %. En SASU, les charges sont variables, mais souvent proches de 82 %, selon votre rémunération.

Comment calculer un TJM à partir du salaire ?

On peut convertir un salaire en TJM en multipliant le salaire brut annuel par 1,5 à 2, selon les charges, puis en divisant par environ 220 jours par an.

À quoi sert le Taux Journalier Moyen pour un freelance ?

Le Taux Journalier Moyen assure que le tarif couvre ses besoins financiers, ses charges, ses temps non facturés et lui garantit une activité viable et durable dans le temps.

Quelle est la différence entre TJM et THM (Taux Horaire Moyen) ?

Le THM correspond à un tarif à l’heure, le TJM à un tarif à la journée. Pour passer de l’un à l’autre, on multiplie le THM par le nombre d’heures travaillées dans la journée.

Comment adapter son TJM selon son expérience ?

Plus un freelance a d’expériences, plus il peut justifier un TJM élevé. Un profil junior facturera moins qu’un senior ou un expert, selon la rareté des compétences.

Comment le statut juridique impacte le Taux Journalier Moyen ?

Le statut détermine le niveau de charges sociales et fiscales. En micro-entreprise, les coûts sont faibles, donc le TJM peut être plus bas. En SASU ou en portage salarial, les charges sont plus lourdes, ce qui impose un TJM plus élevé.

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