Si l’idée d’ouvrir un commerce peut sembler simple en théorie, la réalité est bien plus complexe. Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour passer d’une idée de commerce à un établissement rentable.
Pourquoi ouvrir un commerce ?
Un commerce désigne toutes les activités qui consistent à acheter et vendre des biens ou des services dans le but de réaliser un bénéfice. Il existe trois grands types de commerces :
- Commerce de détail, qui implique la vente directe au consommateur,
- Commerce de gros, où l’on vend en grande quantité à d'autres entreprises,
- Commerce électronique, qui repose sur la vente en ligne.
Que ce soit à travers un magasin physique, un site internet ou une activité mobile, l'objectif reste le même : établir une relation commerciale profitable qui répond aux besoins des consommateurs.
Les conditions légales
Les conditions légales pour ouvrir un commerce sont les suivantes :
- L'âge légal pour ouvrir un commerce est de 18 ans. À noter qu’un mineur émancipé peut, même s’il n’a pas l’âge de la majorité, ouvrir un commerce.
- Ne pas être sous le coup d’une interdiction de gérer ou d’exercer une activité commerciale : cette interdiction de gestion peut être prononcée par un tribunal en cas de faillites personnelles ou d'infractions liées à des activités commerciales, comme des fraudes.
Ces conditions sont mises en place pour assurer que l'entrepreneur est juridiquement capable de gérer son entreprise et peut agir de manière responsable.
Ouvrir un commerce : définir son projet d’ouverture de commerce via un business plan
La définition de votre projet d’ouverture de commerce commence par la rédaction d'un business plan, qui permettra de formaliser votre idée et de structurer votre business model.
Présentation du projet
Votre présentation de projet décrit votre idée en quelques lignes. Quel produit ou service allez-vous proposer ? En quoi votre commerce est-il unique ou innovant sur le marché ? Il peut s'agir de produits ou de services qui répondent à une demande spécifique.
Vous devrez également préciser vos ambitions à court, moyen et long terme. Par exemple :
- À court terme, l’objectif pourrait être d'atteindre un chiffre d’affaires précis dès la première année d’activité.
- À moyen terme, vous pourriez envisager d’ouvrir au niveau national ou international ou bien diversifier votre gamme de produits.
- À long terme, vous pourriez envisager l'ouverture de nouvelles boutiques ou la franchise.
Vous devez aussi mentionner les éléments qui vous différencient de vos concurrents. Cela peut être un positionnement basé sur le prix, un emplacement stratégique, une qualité supérieure ou encore une innovation dans votre offre.
Étude de marché
L'étude de marché est un volet fondamental de votre business plan. Vous devez d’abord définir vos clients cibles : quel est leur profil (âge, sexe, profession, revenus, habitudes de consommation) ? Cela vous permettra de mieux adapter votre offre à leurs besoins et leurs attentes.
Ensuite, il est important d’identifier vos concurrents directs et indirects. Analysez leur positionnement, leur stratégie commerciale et leur part de marché. N'oubliez pas de mettre en avant les évolutions du marché, comme la digitalisation ou la tendance à consommer des produits bio, afin de montrer que vous comprenez votre secteur.
Stratégie commerciale et marketing
Dans cette partie, vous devez expliquer comment vous voulez être perçu sur le marché : commerce de luxe, de proximité, discount, etc. Vous devez aussi détailler comment vos produits ou vos services seront accessibles à vos clients, que ce soit en boutique physique, en ligne ou via des points de relais.
De plus, il est important de préciser les actions marketing prévues, telles que la publicité locale, les promotions, la présence sur les réseaux sociaux ou encore la création d’un site internet pour développer la visibilité de votre commerce.
Prévisions financières
Les prévisions financières sont indispensables pour évaluer la viabilité de votre projet. Vous devez estimer le budget prévisionnel en prenant en compte les investissements nécessaires pour démarrer, tels que l’aménagement du local, le coût du bail commercial, les stocks et votre stratégie de communication.
Ensuite, le plan de financement doit détailler les sources de financement pour créer votre entreprise. Il peut s’agir d’un apport personnel, de prêts bancaires ou de subventions. Vous devrez également prévoir un chiffre d'affaires pour les 3 premières années et calculer votre seuil de rentabilité, c'est-à-dire le moment où vos recettes couvriront vos coûts fixes.
L'ouverture et le suivi d'un commerce ont été facilités par une plateforme spéciale de Finom pour les PME, les entrepreneurs et les entreprises soumises à l'obligation d'enregistrement.
Quel budget prévoir pour ouvrir son commerce ?
Pour vous donner un ordre d’idée des différents coûts à prévoir pour ouvrir votre commerce, voici les principaux postes de dépenses :
Coût | Estimation |
Frais d’immatriculation | 50 € à 250 € selon la forme juridique |
Location du local commercial | 500 € à 5 000 € par mois selon l’emplacement et la taille |
Aménagement du local | 2 000 € à 20 000 € selon l’état du local et les besoins du commerce |
Stock initial | 3 000 € à 10 000 € selon le type de commerce |
Assurances | 300 € à 1 000 € par an |
Matériel et équipements | 1 000 € à 10 000 € selon les besoins du commerce |
Publicité et marketing | 500 € à 5 000 € selon la stratégie |
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Analyse des risques
L'analyse des risques permet d'identifier et d’anticiper les éventuels obstacles financiers, commerciaux ou opérationnels. En les identifiant, vous pourrez en minimiser les impacts sur le bon déroulement de votre activité.
Risque financier
Le risque financier est inhérent à toute entreprise. Vous devez prévoir les difficultés à obtenir les fonds nécessaires, les risques de trésorerie et des dépenses imprévues. Pour limiter ce risque, il est essentiel de créer un fonds de réserve pour faire face aux imprévus. Il est également conseillé d’étudier les aides publiques disponibles, comme les fonds régionaux ou les exonérations fiscales. Enfin, un bon suivi de la trésorerie à l’aide d’un logiciel comptable ou d’un tableau de bord est indispensable pour une gestion optimale de votre commerce.
Risque Commercial
Un autre risque majeur est le mauvais positionnement de votre offre : si celle-ci ne répond pas à la demande du marché ou si la concurrence est trop forte, votre commerce pourrait peiner à se développer. Pour y faire face, vous pouvez tester votre offre à petite échelle (par exemple, en lançant un pop-up store ou en menant des sondages en ligne). Il est également important de réviser régulièrement votre stratégie marketing pour suivre les tendances du marché et d’investir dans des outils de fidélisation comme des cartes de fidélité ou des promotions.
Risque Opérationnel
Le risque opérationnel concerne les problèmes liés au fonctionnement de votre commerce, tels que des retards dans les travaux, des ruptures de stock ou l'incapacité à répondre à une forte demande. Pour anticiper ces risques, vous devez sélectionner des fournisseurs fiables et négocier les délais de livraison ou les marges de manœuvre possibles. Il est également conseillé de préparer un plan B pour chaque étape critique, par exemple en trouvant des prestataires alternatifs pour les travaux.
Ouvrir un commerce : plan d’organisation et de gestion
Il est important de mentionner votre choix de structure juridique en fonction de vos besoins en termes de responsabilité, de gestion et de financement. Pour choisir le statut, voici les principales options :
Statut juridique | Avantages | Inconvénients |
Micro-entreprise (auto-entrepreneur) | Idéale pour les petits commerces indépendants ou freelances. Elle offre une grande simplicité administrative avec peu de coûts. Elle a un régime fiscal avantageux.
| Elle est limitée par un plafond de chiffre d'affaires et ne permet pas de déduire la TVA. |
Entreprise Individuelle (EI) | Similaire à la micro-entreprise, mais sans plafond de chiffre d’affaires. Vous êtes seul responsable de l’entreprise. | Responsabilité illimitée sur le patrimoine personnel et protection sociale limitée. |
SARL (Société à Responsabilité Limitée) | Adaptée pour les commerces plus structurés, avec plusieurs associés ou si vous souhaitez protéger votre patrimoine personnel. La création SARL limite la responsabilité aux apports. Elle est souvent perçue comme plus crédible par les partenaires. | Les formalités de création sont plus complexes et les charges sociales peuvent être élevées pour le gérant majoritaire. |
SAS (Société par Actions Simplifiée) | Très flexible, elle permet d’attirer des investisseurs et de se développer rapidement. La responsabilité est également limitée aux apports. Vous avez aussi la possibilité de définir librement l’organisation de votre société. | Elle est plus chère à la création et les charges sociales sont plus conséquentes. |
Vous devrez aussi mentionner vos partenaires, vos fournisseurs ou tout prestataire externe avec lequel vous collaborerez pour le bon fonctionnement de votre commerce.
Les spécificités fiscales en fonction de votre statut
Pour vous aider à choisir votre type d’entreprise, voici les spécificités fiscales de chacun des statuts :
- Micro-entreprise : l’imposition et les charges sociales sont calculées sur un pourcentage du chiffre d’affaires (entre 12,8 % et 22 %). Ce statut bénéficie aussi d’une exonération de TVA sous certains seuils de chiffre d’affaires.
- EI : elle est soumise à l’impôt sur le revenu pour le dirigeant qui est affilié au régime social des indépendants. Les cotisations sociales sont calculées sur le revenu net de l’entreprise. Elle peut être exonérée de TVA sous certains plafonds de CA.
- SARL : elle est soumise à l’impôt sur les sociétés (à partir de 15 %) et les dividendes sont soumis aux prélèvements sociaux ainsi qu’à l’impôt sur le revenu. Elle est soumise à la TVA, sauf si elle bénéficie d’une exonération. Le gérant majoritaire est affilié au régime des indépendants. Le gérant minoritaire est, lui, affilié au régime général de la sécurité sociale.
- SAS : comme la SARL, elle est soumise à l’impôt sur les sociétés et les dividendes perçus sont soumis aux prélèvements sociaux et à l’impôt sur le revenu. Elle est normalement soumise à la TVA (sauf exception). Les dirigeants sont affiliés au régime général de la sécurité sociale.
Comment créer son entreprise officiellement ?
Pour que votre entreprise soit officielle, il est nécessaire de l’immatriculer. Cette procédure se déroule entièrement en ligne via le guichet des formalités des entreprises. Après avoir créé votre compte personnel, il vous faudra remplir un formulaire d’une huitaine de pages et fournir les différents documents justificatifs (différents selon le statut de l’entreprise).
Comment ouvrir un commerce : de la théorie à la pratique
L'ouverture d'un commerce demande d’être bien préparé pour être efficace dès le premier jour. Voici nos conseils pour réussir cette transition de la planification à l'exécution.
Choisir son emplacement
D’après votre étude de marché, vous connaissez le secteur pour ouvrir votre commerce. Dès que vous le pouvez, soyez à l’écoute du marché pour trouver les locaux à louer ou en vendre en fonction de votre projet.
Si vous souhaitez louer, assurez-vous que le bail comprend :
- La durée qui est de minimum 3 ans pour un bail commercial,
- Le montant du loyer,
- Les charges,
- Les conditions de renouvellement.
Pensez à bien vérifier la destination commerciale du bien que vous allez louer pour être certain que l’activité de votre commerce y est autorisée.
Préparer l’ouverture de son commerce
Il est essentiel de définir une date d'ouverture réaliste pour être sûr d’être prêt à temps. Cette date doit prendre en compte le temps nécessaire pour l'aménagement du local, la gestion des stocks et la mise en place des stratégies de communication. Une ouverture trop précipitée peut entraîner des erreurs évitables, comme des délais non respectés ou des imprévus qui nuisent à l’expérience client. Prenez le temps de bien coordonner toutes les étapes pour être pleinement opérationnel dès le premier jour.
Avant l’ouverture, vérifiez que vos stocks sont suffisants et que vos équipements (caisses, systèmes de paiement, etc.) sont prêts à fonctionner. Un retard dans la réception des produits ou des pannes de matériel peuvent paralyser l’activité et nuire à votre image.
Il faut aussi recruter et former une équipe compétente, motivée et bien informée sur les valeurs de l’entreprise. Leurs contrats de travail doivent être conformes au code du travail. Assurez-vous que vos collaborateurs sont prêts à offrir un service client irréprochable et à gérer les premiers jours d'activité.
Aménager et optimiser son espace de vente
L’aménagement de votre espace de vente, qu’il soit physique ou en ligne, est essentiel pour refléter l’image de votre marque tout en étant pratique et agréable pour vos clients.
Pour un commerce physique, l’agencement doit être ergonomique, favoriser la circulation des clients et créer une ambiance propice à l’achat. Il est important de placer les produits populaires ou les promotions à des endroits stratégiques, comme près de l’entrée ou dans des zones à forte visibilité, pour capter l'attention. Un agencement soigné et une bonne présentation visuelle encouragent vos clients à passer plus de temps dans le magasin.
Pour un commerce en ligne, l’aménagement prend la forme de l’interface utilisateur et de la navigation sur le site. Une bonne organisation des pages produits, un parcours d’achat fluide et une présentation claire des articles offrent une expérience optimale. Le site doit être facile à parcourir, avec des images de qualité, des filtres adaptés et un processus de commande simple. En ligne, l’objectif est également de capter l'attention et d'inciter les visiteurs à finaliser leur achat rapidement.
Lancer sa stratégie de communication
Votre identité visuelle assure la reconnaissance de votre marque, tant en ligne que sur vos supports physiques. Du logo aux cartes de visite, chaque élément graphique doit être cohérent et représentatif de l'image que vous souhaitez véhiculer. Une identité visuelle forte vous permet de vous démarquer et d’attirer l’attention.
Avant l’ouverture, préparez une campagne de communication pour susciter l’intérêt et l’excitation des futurs clients. Utilisez des teasers sur les réseaux sociaux pour annoncer l’arrivée de votre commerce, ainsi que des affichages locaux et des annonces pour informer le public de l’événement à venir.
Par ailleurs, même pour un commerce physique, avoir un site internet est indispensable. Il permet non seulement de présenter vos produits et vos services, mais aussi d’offrir aux clients la possibilité de consulter vos horaires, de découvrir votre catalogue en ligne ou même de réaliser des achats à distance.
Gérer l'inauguration et les premiers jours
Pour attirer les premiers clients et marquer les esprits, organisez une inauguration mémorable avec des réductions spéciales, des animations ou des cadeaux. Ce type d'événement crée de l’anticipation. Il incite les clients à venir voir votre commerce dès l’ouverture. Une inauguration réussie favorise une première impression positive et aide à fidéliser votre clientèle dès le départ.
Soyez également flexible en fonction de l’affluence des premiers jours. Si la fréquentation dépasse vos attentes, ajustez vos horaires ou mobilisez du personnel supplémentaire pour éviter l’engorgement et garantir un service de qualité.
Enfin, les retours clients dès l'ouverture vont vous permettre d’ajuster rapidement votre offre et votre service. Organisez des enquêtes de satisfaction ou discutez directement avec vos clients pour recueillir leurs avis. Ils vous indiqueront les points à améliorer, qu’il s’agisse de produits, de prix ou d’accueil. Ces retours vous permettront de répondre encore mieux à leurs attentes.
Suivre et ajuster après le lancement
Mesurez les résultats des premiers jours d'activité pour évaluer l'impact de vos stratégies de communication et déterminer si vos efforts ont porté leurs fruits. Cela vous permettra d’ajuster vos actions en fonction des retours et des performances observées. Par exemple, si une campagne de communication a généré peu d'engouement, vous pourrez la réorienter ou investir davantage dans d'autres.
Prenez également le temps d'analyser les performances de vos produits, l'accueil réservé à vos clients et l'ambiance générale du magasin. Observez quelles gammes de produits attirent le plus de clients, comment se déroule le processus d'achat, et si l'expérience en magasin correspond aux attentes. Si des points de friction sont identifiés, n'hésitez pas à apporter des ajustements rapides.
Ouvrir un commerce : faire le choix entre un commerce indépendant ou un commerce sous franchise
Lorsque vous souhaitez vous lancer dans une activité de commerce, vous devez faire le choix d’ouvrir un commerce en indépendant ou bien ouvrir grâce à une franchise. Chacun présente des avantages et des inconvénients.
Un commerce indépendant offre plus de liberté. Vous êtes le seul maître à bord : c’est à vous de définir vos produits, vos prix et vos stratégies. Vous pouvez laisser libre court à votre créativité. Cependant, c’est aussi à vous de créer votre clientèle et de gérer votre communication. Les coûts de lancement peuvent être aussi plus élevés.
Une franchise vous donne l’avantage de rejoindre un réseau avec une marque déjà établie et un concept éprouvé. Vous réduisez souvent le risque d’échec et bénéficiez d’un accompagnement constant. Toutefois, vous devez généralement payer des droits d’entrées ainsi que des redevances. Vous avez moins de liberté quant à votre espace et devez respecter les règles imposées par le franchiseur.
FAQ
Peut-on ouvrir un commerce sans autorisation de la mairie ?
Dans le cadre d’un commerce physique, il est nécessaire de demander une autorisation à la mairie avant d'ouvrir un commerce. Par exemple, si vous ouvrez dans un local commercial, une déclaration préalable ou un permis de construire peut être requis, en fonction de l'aménagement du local. De plus, certains secteurs d’activité, comme les commerces alimentaires, nécessitent des autorisations spécifiques (licences, normes sanitaires).
Quelles sont les démarches pour ouvrir un commerce ?
Pour ouvrir un commerce, il faut d'abord définir votre projet avec un business plan. Ensuite, choisissez la forme juridique adaptée et trouvez un local commercial en vérifiant les autorisations nécessaires auprès de la mairie. Procédez aux démarches administratives, inscrivez-vous au registre du commerce, obtenez les licences ou les autorisations spécifiques à l’activité.
Comment ouvrir un commerce sans argent ?
Ouvrir un commerce sans argent nécessite d'explorer des options comme le financement participatif, les prêts d'honneur ou les aides publiques. Vous pouvez opter pour la micro-entreprise, qui nécessite peu d'investissement initial. Pensez aussi à démarrer un commerce en ligne, ce qui est moins coûteux.
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