Le métier de commissaire priseur est très éclectique dans les compétences qu’il requiert comme dans les missions qui lui incombent. Dans cet article, vous découvrirez la profession de commissaire priseur : ses missions, sa formation, son salaire et ses perspectives d’évolution.

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Qu’est-ce qu’un commissaire priseur ?

Un commissaire-priseur est un officier ministériel chargé de la vente aux enchères publiques de biens mobiliers ou immobiliers. Les missions d'un commissaire-priseur peuvent varier en fonction de plusieurs facteurs, notamment le domaine dans lequel il exerce (ventes aux enchères d'objets d'art, de biens immobiliers, etc.), mais voici ses missions principales : 

  • Estimer la valeur des biens à vendre, que ce soit des objets d'art, des meubles, des bijoux, des biens immobiliers, etc.
  • Organiser les ventes aux enchères publiques, y compris la planification des dates et des lieux des ventes, la publicité et la promotion des ventes ;
  • Diriger la vente, annoncer les biens à vendre, recevoir et reconnaître les enchères ;
  • Rédiger un procès-verbal de vente qui récapitule tous les biens vendus, les prix de vente et les coordonnées des acheteurs ;
  • Gérer des contrats de vente, le suivi des paiements des acheteurs par virement bancaire, les litiges éventuels ;
  • Fournir des conseils et des services d'expertise à des clients potentiels, tels que des évaluations de collections, des conseils en matière d'investissement dans l'art, etc.

Pour être un commissaire-priseur compétent et efficace, plusieurs compétences sont nécessaires, comme : 

  • Une connaissance approfondie de l'art, de l'antiquité, des bijoux, des vins, des automobiles, ou d'autres domaines spécifiques, selon sa spécialisation ;
  • Une compréhension des tendances du marché, des fluctuations de la valeur des biens, ainsi que des compétences analytiques pour évaluer l'authenticité, la rareté et la qualité des articles ;
  • La capacité à expliquer clairement les procédures de vente aux enchères, à répondre aux questions des clients et à négocier avec les parties intéressées ;
  • La gestion des calendriers des ventes, la préparation des catalogues, la rédaction d’un executive summary, la coordination des efforts promotionnels et publicitaires ;
  • La capacité à rester calme et concentré sous pression, à gérer les situations tendues et à prendre des décisions rapides et efficaces.

Une expérience juridique et une connaissance approfondie du droit du marché de l'art sont essentielles pour un commissaire-priseur. Cela lui permet de gérer les litiges, de protéger les droits des clients et de comprendre les réglementations spécifiques aux ventes aux enchères.

Domaines d'expertise du commissaire priseur

Les domaines d'expertise et les fonctions des commissaires-priseurs varient en fonction de leur spécialisation et de leur cadre d'exercice. :

  • Commissaire-priseur judiciaire au service de l’État : ce type de commissaire-priseur est nommé par l'autorité judiciaire pour gérer les ventes aux enchères publiques de biens mobiliers ou immobiliers dans le cadre de liquidation judiciaire. Il agit en tant qu'officier ministériel et est responsable de garantir la légalité et la transparence des ventes aux enchères, ainsi que de veiller au respect des règles et des procédures légales.
  • Commissaire-priseur spécialisé au service des particuliers : ce type de commissaire-priseur travaille généralement dans le secteur privé et est spécialisé dans un domaine spécifique, tel que l'art, les antiquités, les bijoux, les vins, les voitures de collection, etc. Ces commissaires-priseurs peuvent être engagés par des maisons de vente aux enchères ou travailler de manière indépendante. Leur rôle principal est d'estimer la valeur des biens, d'organiser des ventes aux enchères privées ou publiques, et de conseiller les particuliers sur l'achat ou la vente de biens dans leur domaine d'expertise.

Tandis que le commissaire-priseur judiciaire travaille dans le cadre des affaires judiciaires sous l'autorité de l'État, le commissaire-priseur spécialisé au service des particuliers exerce dans le secteur privé et se concentre sur l'estimation et la vente de biens pour des clients privés.

Commissaire priseur etude requises

Pour devenir commissaire priseur en France, il est nécessaire d’avoir des diplômes spécifiques. La plupart des aspirants commissaires-priseurs commencent par obtenir un diplôme en droit (BAC+3) et potentiellement une double qualification avec une formation spécialisée en art, en évaluation de biens ou dans d'autres domaines liés à leur future carrière. Cette formation peut être dispensée par des écoles spécialisées, des institutions académiques ou des organisations professionnelles.

Après ces études, les futurs commissaires-priseurs doivent effectuer un stage obligatoire de 2 ans. Les candidats doivent passer un examen d'accès, organisé par l'École de formation des commissaires-priseurs judiciaires (EFPJ). Cet examen d'aptitude est très sélectif et comporte des épreuves écrites et orales portant sur des sujets tels que le droit, l'histoire de l'art, l'économie, etc. 

Les candidats retenus sont ensuite admis au stage de commissaire-priseur. Ce stage rémunéré s’effectue auprès d'un commissaire-priseur inscrit à la Chambre nationale des commissaires priseurs judiciaires (CNCJ). Pendant ce stage, les stagiaires acquièrent une expérience pratique en participant à la mise en scène des ventes aux enchères, en réalisant des expertises, en rédigeant des procès-verbaux de vente, etc. Ils sont encadrés par des commissaires-priseurs expérimentés et suivent également des cours théoriques à l'EFPJ.

En plus du stage pratique, les stagiaires suivent une formation théorique à l'EFPJ. Cette formation vise à approfondir leurs connaissances en droit, en histoire de l'art, en évaluation de biens, ainsi qu'à les préparer aux examens finaux. 

À la fin du stage de deux ans, les stagiaires passent des examens finaux, qui évaluent leurs compétences et leurs connaissances dans différents domaines liés à la profession de commissaire-priseur. Ces examens peuvent comporter des épreuves écrites, des soutenances de mémoire, des évaluations pratiques, etc. Une fois les examens finaux réussis, les stagiaires sont inscrits sur la liste des commissaires-priseurs judiciaires de la Chambre nationale des commissaires priseurs et peuvent exercer leur profession de manière indépendante ou au sein d'une étude existante.

À noter qu’à partir de juillet 2026, les commissaires priseurs judiciaires auront l’obligation de suivre une formation spécifique, appelée formation passerelle, afin de pouvoir exercer le métier de Commissaire de justice.

Le déroulement de la carrière d'un commissaire priseur

Après sa formation et son stage obligatoire, un commissaire priseur peut enfin exercer. 

Pour un commissaire-priseur privé

Un commissaire-priseur privé peut choisir de travailler pour une maison de vente aux enchères déjà établie. Cela permet de bénéficier de la réputation et de la clientèle existantes de la maison de vente aux enchères, ainsi que des ressources et de l'infrastructure déjà en place. En rejoignant une maison de vente aux enchères, il est possible d’occuper divers postes, tels que commissaire-priseur principal, expert en évaluation, responsable de département ou directeur des ventes.

Une autre option pour un commissaire-priseur privé est de créer sa propre maison de vente aux enchères. Cela nécessite un investissement en capital, ainsi que des compétences en gestion des affaires et en marketing. En créant sa propre maison de vente aux enchères, le professionnel a un contrôle total sur les opérations et la direction de l'entreprise. Il peut décider de la spécialisation de la maison de vente aux enchères, de son emplacement, de sa stratégie de marketing, etc.

Pour un commissaire-priseur judiciaire

Les commissaires-priseurs judiciaires exercent leur profession dans le cadre d'une délégation de service public et sont assermentés par le tribunal de grande instance. Leur rôle principal est d'organiser et de diriger les ventes aux enchères publiques judiciaires et volontaires dans le cadre de mandats qui leur sont confiés par les tribunaux. Ces ventes peuvent concerner des biens mobiliers ou immobiliers saisis dans le cadre de procédures judiciaires (liquidations judiciaires, saisies, etc.) ou des biens mis en vente volontairement par des particuliers ou des entreprises.

Depuis le 1er juillet 2022,  le métier de commissaire-priseur judiciaire a fusionné avec le métier d’huissier de justice, afin de former une seule profession : commissaire de justice. Les professions de commissaire priseur judiciaire et d’huissiers de justice ont jusqu’à juillet 2026, pour suivre la formation passerelle qui leur permettra de continuer à exercer.

Attentes commissaire-priseur salaire

Les attentes salariales d'un commissaire-priseur peuvent varier en fonction de plusieurs facteurs, notamment l'expérience, la spécialisation, la localisation géographique et le type d'employeur (maison de vente aux enchères, cabinet d'expertise, etc.).

Le salaire d'un commissaire-priseur peut se composer d’un salaire de base fixe, qui peut varier en fonction du poste occupé et de l'employeur, ainsi que de commissions ou de primes basées sur les ventes réalisées ou les résultats obtenus.

En début de carrière, un commissaire-priseur en France peut s'attendre à un salaire annuel brut d'environ 30 000 à 40 000 euros. Un commissaire-priseur expérimenté en France peut gagner un salaire annuel brut pouvant aller jusqu'à 70 000 euros ou plus, voire davantage pour ceux qui ont une réputation établie et qui dirigent des ventes de grande envergure.

Perspectives de carrière d'un commissaire priseur

Les commissaires-priseurs possèdent des compétences et des connaissances qui peuvent les conduire vers diverses perspectives de carrière, en fonction de leurs intérêts personnels, de leur expérience et de leurs aspirations professionnelles : 

  • Magistrats ou hauts fonctionnaires spécialisés dans le domaine judiciaire : ces postes peuvent impliquer des responsabilités telles que la supervision des activités liées aux ventes aux enchères judiciaires, l'élaboration de politiques réglementaires ou la gestion des affaires juridiques complexes.
  • Experts en art ou des historiens de l'art : ces professionnels peuvent travailler dans des institutions culturelles telles que des musées, des galeries d'art, des maisons de vente aux enchères ou des cabinets d'expertise, où ils peuvent effectuer des recherches, rédiger des catalogues d'expositions, donner des conférences et conseiller sur des acquisitions d'œuvres d'art.
  • Directeur général ou directeur des ventes au sein d’une maison de ventes aux enchères : ils peuvent être responsables de la gestion globale de l'entreprise, du développement de la stratégie commerciale, de la supervision du personnel et de la conduite de grandes ventes aux enchères.
  • Galeristes ou commissaires d'exposition : ils peuvent posséder ou diriger des galeries d'art, ou bien ils peuvent collaborer avec des musées, des institutions culturelles ou des galeries pour concevoir et organiser des expositions artistiques.
  • Courtiers en œuvres d'art : ils peuvent fournir des services de conseil en acquisition et en vente, évaluer la valeur des œuvres d'art, négocier des transactions et faciliter les ventes privées.

Aspects juridiques et éthiques de la profession de commissaire-priseur

La profession de commissaire-priseur en France est étroitement encadrée par des lois et des réglementations visant à garantir l'intégrité des transactions et la protection des parties prenantes, ainsi qu'à promouvoir la préservation du patrimoine culturel.

Le cadre législatif principal régissant la profession de commissaire-priseur en France est le Code de commerce, notamment les articles L321-1 et suivants. L'activité des commissaires-priseurs est également réglementée par les articles R. 321-1 à R. 321-74 du code de commerce relatifs aux conditions d'agrément des commissaires-priseurs judiciaires et des sociétés de ventes volontaires de meubles aux enchères publiques. Les règles déontologiques et professionnelles des commissaires-priseurs sont énoncées dans le Code de déontologie des commissaires-priseurs judiciaires, établi par le Conseil des ventes volontaires (CVV).

Les commissaires-priseurs ont pour responsabilité d'organiser et de superviser les ventes aux enchères publiques dans le respect des règles établies par la loi. Ils doivent garantir l'authenticité et la provenance des biens vendus, ainsi que la transparence et l'équité des transactions. Les commissaires-priseurs sont également tenus de respecter les droits des parties prenantes.

Les commissaires-priseurs doivent adhérer à des normes en matière d'éthique professionnelle, d'intégrité et de confidentialité dans l'exercice de leurs fonctions. L'intégrité professionnelle est essentielle pour maintenir la confiance du public et garantir la crédibilité des ventes aux enchères.

En tant que gardiens du patrimoine culturel, les commissaires-priseurs jouent un rôle essentiel dans la préservation et la mise en valeur des biens culturels et artistiques. Ils contribuent à la conservation du patrimoine en organisant des ventes aux enchères de biens d'art et d'objets historiques, en veillant à leur conservation et à leur transmission aux générations futures. Les ventes aux enchères publiques peuvent également soutenir les arts en permettant aux artistes, collectionneurs et institutions culturelles de vendre et d'acquérir des œuvres d'art.

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Conclusion

Le métier de commissaire-priseur en France est une profession exigeante et diversifiée, qui nécessite à la fois des compétences spécialisées, une connaissance approfondie du marché de l'art et du droit, ainsi qu'une intégrité irréprochable. Ils jouent un rôle essentiel dans la dynamique du marché de l'art et de la culture générale en France en contribuant à la préservation du patrimoine et au soutien des arts tout en assurant l'intégrité et la légalité des transactions aux enchères.

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