L’amortissement linéaire est une méthode comptable qui permet de mesurer la perte de valeur d’un actif au fur et à mesure des années. Elle consiste à répartir la valeur d’une immobilisation de manière égale en fonction de sa durée de vie.
Dans cet article, nous expliquons aux entrepreneurs les modalités de calcul d’un amortissement linéaire ainsi que la distinction que l’on peut faire avec l’amortissement dégressif.
Définition de l'amortissement linéaire
L’amortissement linéaire est une méthode de calcul comptable qui consiste à mesurer la valeur d’une immobilisation au fil du temps. Pour cela, le matériel acheté va être amorti de manière constante en fonction du nombre d’années d’utilisation et en fonction de sa valeur d’achat hors taxe. Elle mesure donc la dépréciation de cet actif au fil des années.
L’avantage de cette méthode est qu’elle correspond au régime de droit commun et qu’elle est donc reconnue pour servir de base au niveau fiscal. Cette méthode est particulièrement adaptée pour les biens à durée de vie limitée et prévisible, bien qu'elle soit généralement utilisée pour des biens dont la durée de vie dépasse trois ans. A noter qu’un actif peut être revendu à l’issue de son utilisation pour sa valeur résiduelle.
Différences entre amortissement linéaire et amortissement dégressif
Le mode d’amortissement peut varier entre amortissement linéaire et amortissement dégressif. Il est nécessaire de bien distinguer ces deux notions :
- Amortissement linéaire : dans ce cas de figure, le montant de la dépréciation de la valeur du bien reste constant. Cela signifie que l’annuité d’amortissement (le montant de l’amortissement constaté chaque année) ainsi que le taux d’amortissement restent identiques.
- Amortissement dégressif : avec ce type d'amortissement, la dépréciation de la valeur de l’actif est plus rapide au début qu’à la fin. Cela signifie que l’annuité d’amortissement est plus importante au début qu’à la fin et le taux d’amortissement lui est dégressif.
Il est important de noter que le choix entre un taux dégressif et un taux linéaire dépend des stratégies fiscales et comptables de l'entreprise. Une fois choisi, le taux est généralement maintenu à moins qu'il n'y ait un changement important dans l'utilisation prévue de l'actif ou dans les bénéfices.
Le principal avantage de l’amortissement linéaire est qu’il répartit la charge de manière égale et qu’il permet donc de mieux la supporter pour l’entreprise et d’améliorer le résultat au sein du compte de résultat. Le principal inconvénient est au niveau fiscal, puisqu’il ne permet pas vraiment de faire des économies d’impôts les premières années d’utilisation de l’actif.
L’avantage de l’amortissement dégressif est qu’il permet d’amortir le bien plus vite qu’avec l’amortissement linéaire. Le bien est amorti selon son intensité d’utilisation, ce qui est avantageux en termes d’imposition pour l’entreprise. En revanche, il va augmenter les charges au début et donc diminuer le résultat de l’entreprise.
Selon la méthode choisie, il y aura donc un impact sur le bilan comptable et les comptes annuels de l’entreprise.
Méthodologie de calcul de l'amortissement linéaire
Pour calculer l’amortissement linéaire d’un bien, il convient de prendre en compte le montant d’acquisition hors taxe du bien ou sa valeur nette comptable, ainsi que le nombre d’années d’utilisation de ce bien. Cela va permettre de mesurer le montant de l’amortissement qui permet de constater la dépréciation du bien.
Admettons qu’une entreprise souhaite acquérir un bien pour un montant de 8000 € HT et qu’elle souhaite l’amortir sur 4 ans. Dans ce cas de figure, le montant de l’amortissement peut être calculé avec la formule suivante :
Montant de l'amortissement linéaire = Montant du bien hors taxe / Durée d’amortissement
Le montant de l'amortissement linéaire sera donc de 2000 € (8000 / 4 = 2000).
Procédure pour le calcul de la première annuité d’amortissement linéaire
La première annuité sera calculée en fonction de la date de mise en service durant l’exercice comptable. Souvent cette date de mise en service intervenant en cours d’année, la première annuité est calculée au prorata temporis de ce temps c’est à dire en tenant compte du nombre de jours réels d’utilisation du bien au sein de l’entreprise.
En reprenant l’exemple précédent et en admettant que l’entreprise à acquis le bien en juillet, la première annuité d’amortissement se calcule ainsi :
Montant de la première annuité avec le taux d’amortissement linéaire = Montant du bien x (Durée d’utilisation du bien / Durée d’amortissement)
Pour notre exemple, le montant de la première annuité sera donc de 1000 €. (8000 x (6 / 12) / 4)) = 1000 €.
Ici, 6/12 correspond au prorata des mois d’utilisation entre juillet et décembre)
Durée de l’amortissement linéaire
En règle générale c’est la durée d’utilisation de l’actif qui sera utilisée comme base de calcul dans le tableau d’amortissement linéaire de l’actif et qui est déterminée par la réglementation fiscale. En fonction de leur taille, les entreprises peuvent avoir des obligations comptables spécifiques qui peuvent influencer le choix des méthodes d'amortissement.
La durée d’amortissement va dépendre de la nature du bien utilisé. Le code général des impôts (CGI) prévoit des durées fiscales d’amortissement. Voici un exemple :
- 20 ans pour les bâtiments ;
- 10 ans pour le mobilier ;
- 5-10 pour le matériel de bureau ;
- 4-5 ans pour le matériel de transport.
Le choix de la durée de l’amortissement linéaire réparti est important car il va permettre de répartir les charges et donc d’optimiser son résultat comptable et/ou de diminuer son résultat fiscal imposable.
Conclusion
L’amortissement linéaire est une méthode permettant de répartir les charges d’un bien de manière uniforme sur toute sa durée d’utilisation. Elle constitue une méthode simple lorsque l’on peut prévoir la durée d’utilisation d’un bien. Cette méthode nécessite de connaître la valeur d’acquisition hors taxe du bien ou sa valeur nette comptable ainsi que le nombre d'années d’utilisation qui peut être défini par la réglementation.
Selon les besoins de l'entreprise, le choix entre amortissement linéaire ou dégressif sera important. Si l’entreprise souhaite diminuer son résultat et donc payer moins d’impôts alors l'amortissement dégressif peut être une bonne option. Si elle souhaite augmenter son résultat et son bilan, alors la méthode de l’amortissement linéaire est à privilégier.
FAQ
L’amortissement linéaire est-il légal ?
Absolument, c’est une méthode largement utilisée et acceptée par l’ANC (l’autorité des normes comptables) et les réglementations fiscales.
Quand utiliser l'amortissement linéaire ?
L’amortissement linéaire est à utiliser lorsque vous souhaitez répartir les charges d’un bien de manière homogène afin de ne pas trop impacter votre résultat. Cette méthode est à utiliser surtout pour des entreprises qui ont besoin d’améliorer leur résultat sur des biens dont la durée d’utilisation est facile est prévisible. (machines, outils informatiques, etc).
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