La Lettre de Change Relevé (LCR) est l’équivalent électronique de la lettre de change. Elle permet d’automatiser les paiements B2B et d’améliorer la gestion de trésorerie en accélérant les règlements commerciaux.

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Qu'est-ce qu'une Lettre de Change Relevé (LCR) ?

La Lettre de Change Relevé (LCR) est un moyen de paiement utilisé principalement dans les relations commerciales entre entreprises. Cet effet de commerce permet à un fournisseur (appelé le tireur) de demander à son client (appelé le tiré) de régler une somme due, à une date prévue. Contrairement à une lettre de change classique, la LCR est dématérialisée : tout se passe par échange informatique entre les banques.

Elle ne prend donc pas la forme d’un document papier signé, mais repose sur un accord préalable entre les deux parties et sur des flux bancaires automatisés.

La LCR se distingue par plusieurs éléments :

  • Elle fixe une échéance pour le règlement, souvent entre 30 et 90 jours après émission.
  • Aucun déplacement, aucune signature manuscrite : tout se passe par les banques.
  • Une fois acceptée par le client, la LCR est un engagement ferme de paiement.
  • Les entreprises peuvent suivre les règlements via leur interface bancaire.

L’objectif principal de la LCR est de sécuriser et formaliser une créance commerciale. Elle permet :

  • de clarifier les conditions de règlement entre professionnels,
  • de donner un cadre légal au paiement,
  • d’éviter les oublis ou les retards,
  • et même, dans certains cas, de céder la créance à une société d’affacturage ou à une banque.

C’est donc un outil pratique et fiable, particulièrement adapté aux entreprises qui traitent régulièrement avec les mêmes clients.

Fonctionnement du paiement via une LCR en pratique 

La Lettre de Change Relevé suit un processus simple, voici comment cela se déroule, étape par étape.

Émission de la LCR par le fournisseur

Le fournisseur émet une LCR pour réclamer le paiement d’une facture, contrairement au billet à ordre où il est le débiteur. Il transmet les informations nécessaires à sa banque :

  • le nom du client (ou tiré),
  • le montant à régler,
  • la date d’échéance,
  • et les références associées (numéro de facture, conditions, etc.).

Présentation de la LCR à la banque du client

La banque du fournisseur transmet ensuite la LCR à la banque du client. Celui-ci est alors informé de la demande de paiement, généralement via son interface bancaire.

Le client peut alors :

  • accepter la LCR (c’est l’option la plus fréquente),
  • ou contester (dans certains cas, si des éléments sont incorrects).

Paiement de la LCR automatique à l’échéance

À la date d’échéance, si la LCR a été acceptée ou non contestée :

  • la somme est prélevée automatiquement du compte bancaire du client,
  • elle est ensuite versée sur le compte du fournisseur, sans autre intervention manuelle.

Détails obligatoires de la Lettre de Change Relevé

Pour qu’une LCR soit valide et traitée correctement par les banques, elle doit contenir un certain nombre d’informations précises :

  • Nom, coordonnées et signature du tireur : il s’agit du fournisseur, celui qui émet la LCR.
  • Nom, coordonnées et (si possible) signature du tiré : c’est le client, celui qui doit régler la somme due.
  • Montant à payer : le montant exact, en chiffres et souvent en lettres.
  • Date d’échéance : la date à laquelle le paiement doit être effectué.
  • Références de la facture concernée : pour identifier précisément la créance (numéro de facture, date, etc.).
  • Coordonnées bancaires des deux parties : numéro de compte, code banque, code guichet, IBAN ou BIC.
  • Mention "Lettre de Change Relevé" ou "LCR" : cela permet d’éviter toute confusion avec d’autres types de règlements.

Chaque élément permet de sécuriser la transaction, d’éviter les erreurs de traitement par les banques et d’assurer la traçabilité du paiement.

LCR : comptabilité et fiscalité des transactions

La Lettre de Change Relevé, bien qu’électronique, doit être comptabilisée comme tout autre moyen de paiement. Lorsqu’une entreprise émet une LCR, la créance client est enregistrée de manière classique.

Au moment du règlement, la comptabilité constate le paiement par une écriture qui débite le compte bancaire et crédite le compte client. Du côté du client, la dette fournisseur est constatée à réception de la facture, puis réglée par une sortie de trésorerie le jour de l’échéance.

Sur le plan fiscal, la LCR n’entraîne pas de traitement spécifique. La TVA est enregistrée selon les règles habituelles : à l’émission de la facture ou à l’encaissement, selon le régime applicable à l’entreprise. 

En matière de trésorerie et de suivi comptable, la LCR permet de mieux anticiper les sorties de fonds grâce à sa date d’échéance fixe. Elle s’intègre facilement dans les reportings de gestion et dans les prévisions financières.

Avantages et inconvénients du règlement via une LCR

La Lettre de Change Relevé présente plusieurs intérêts pour les deux parties d’une transaction commerciale. Cependant, elle comporte aussi quelques limites à connaître.

Pour le fournisseur :

Le principal bénéfice pour le fournisseur est une meilleure maîtrise des délais de paiement. En fixant une date précise, la LCR réduit les retards et accélère le traitement comptable. Le paiement est automatique à l’échéance, ce qui améliore la visibilité sur la trésorerie. De plus, le suivi des créances devient plus simple, puisque toutes les informations sont centralisées dans le système bancaire.

Le principal risque est le non-paiement. Si le client n’a pas les fonds nécessaires à l’échéance, la LCR peut être rejetée. Pour se protéger, le fournisseur peut demander une acceptation préalable ou recourir à des assurances-crédit. Une autre solution consiste à escompter la LCR, c’est-à-dire à la faire régler par la banque avant échéance.

Pour le client :

La LCR facilite le paiement. Elle permet une gestion automatisée des règlements fournisseurs, sans chèque ni virement manuel. Une fois la LCR enregistrée, le paiement se fait sans intervention supplémentaire, ce qui limite les oublis et les retards involontaires.

En cas d’insuffisance de fonds le jour de l’échéance, la LCR est rejetée, ce qui peut entraîner des pénalités ou détériorer la relation commerciale. Le client doit donc s’assurer que sa trésorerie est suffisante pour honorer ses engagements.

FAQ

La différence entre une LCR et une lettre de change traditionnelle (traite) ?

La LCR est une version dématérialisée de la lettre de change classique (aussi appelée traite), qui elle, est établie sur papier et nécessite une signature manuelle. Les deux ont la même valeur juridique et le même fonctionnement de base, mais la LCR simplifie les démarches grâce à l’automatisation bancaire.

À privilégier : la LCR est plus rapide et mieux adaptée aux échanges réguliers entre entreprises. La traite papier peut encore être utilisée dans certains secteurs ou à l’international, mais elle tend à disparaître.

Quelle est la différence entre une LCR et un chèque de banque ?

Le chèque de banque est un moyen de paiement ponctuel et sécurisé, émis par une banque pour le compte d’un client. Il garantit la disponibilité des fonds. En revanche, la LCR est un instrument de paiement à échéance, utilisé principalement dans les relations commerciales B2B.

À utiliser : le chèque de banque convient pour des paiements immédiats, importants ou exceptionnels. La LCR est idéale pour les règlements différés et automatisés entre professionnels.

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