L'onboarding est devenu un incontournable RH : c'est un levier stratégique pour renforcer l'engagement, accélérer le développement des compétences et limiter le turnover. Lisez cet article pour découvrir les étapes et les meilleures pratiques pour un processus d'onboarding réussi.
Définition d’onboarding : c’est quoi exactement ?
Le terme « onboarding » désigne l'ensemble des mesures prises pour accueillir, intégrer et fidéliser un employé dès la signature de son contrat. Il s’étend souvent sur plusieurs mois, avec des étapes progressives pour accompagner le nouvel arrivant dans sa montée en compétences et son adhésion à la culture d’entreprise.
À la différence d'une simple intégration (souvent cantonnée à l'administratif) ou du preboarding (qui se concentre sur les préparatifs avant l'arrivée), l'onboarding plonge le nouveau collaborateur dans les outils et les méthodes de travail. Son objectif principal est de lui montrer qu’il a sa place dans l'organisation, tout en facilitant la gestion administrative de son arrivée.
Dans un contexte de pénurie de talents et de turnover coûteux, l'onboarding s'impose comme levier stratégique essentiel. Un processus d'intégration réussi fidélise les nouveaux collaborateurs dès leur arrivée et sécurise les investissements en recrutement.
Les enjeux de l’onboarding pour les entreprises
L'onboarding a un impact direct sur la performance organisationnelle :
- Réduire le turnover et améliorer la fidélisation : un processus d'intégration défaillant conduit plus d'un tiers des nouveaux employés à quitter leur poste prématurément. Un processus d'onboarding structuré, en revanche, augmente les chances de fidélisation à long terme. Cela permet de réduire considérablement les coûts de recrutement et de formation.
- Accélérer la prise de fonction et la performance : l'onboarding permet aux nouveaux employés d'atteindre plus rapidement leur pleine productivité. Des entreprises telles que Delta Airlines ont démontré qu'un programme optimisé peut augmenter la productivité de 19 % en seulement quelques semaines, tout en réduisant le temps de formation.
- Impact sur la marque employeur et la culture d'entreprise : l'intégration est le moment idéal pour transmettre les valeurs de l'organisation. Un alignement culturel réussi permet d'éviter 89 % des échecs d'intégration et renforce l'attractivité de l'entreprise auprès des talents, 75 % des candidats privilégiant les employeurs qui gèrent leur marque employeur.
Procédure d’onboarding : les étapes clés du processus d’onboarding
Chaque étape de l’onboarding a sa fonction : poser un cadre, transmettre l’essentiel et créer les conditions d’une intégration durable. Examinons cela de plus près.
Avant l’arrivée (preboarding) : rassurer, anticiper, officialiser
Une fois l’embauche validée, l’entreprise déclare le salarié à l’URSSAF (obligation de réaliser la Déclaration préalable à l'embauche (DPAE), art. R1221-2), transmet les documents contractuels au salarié ainsi que le planning d’intégration.
Parfois, un mot du manager est envoyé en amont, voire un « Welcome Pack » ; c’est-à-dire un dossier de bienvenue contenant, par exemple, les coordonnées de l’équipe, les valeurs de l’entreprise, les informations sur les prochaines étapes. Côté logistique : le matériel doit être prêt, les accès aux outils de l’entreprise activés, les identifiants prêts à être transmis.
Jour J : accueillir, cadrer, connecter
Présentation de l’équipe, des outils, de l’organigramme d’entreprise. Le contrat et le règlement intérieur sont remis, la formation sécurité lancée (conformément à art. L4141-2). Un déjeuner ou un message du dirigeant peut renforcer les liens.
Semaine 1 : structurer, guider, écouter
Le salarié découvre les projets et les procédures de l’entreprise. On présente les services de la société. Des échanges informels avec le service RH peuvent être organisés, ainsi que le partage d’informations pratiques (comme la couverture mutuelle employeur, obligatoire selon art. L911-7).
Premier mois : suivre, stabiliser, faire le point
La visite d'information et de prévention doit être organisée dans un délai de 3 mois (art. R4624-10), mais aussi la mise en place des éventuelles formations (art. L6321-1) ou encore d'un suivi hebdo / bilan RH à 30 jours (recommandé).
30 à 90 jours et au-delà : renforcer, aligner, ancrer
Durant cette période, les ajustements se poursuivent. Ainsi, il est conseillé de multiplier les opportunités de feedback pour mesurer le niveau d’intégration afin de corriger d’éventuels écarts (exemples : évolution de poste, avenant au contrat de travail).
Plus tard, il est également possible d’amorcer la préparation de l'entretien professionnel (obligatoire tous les deux ans, article L6315-1). Enfin, l’enquête de satisfaction, la participation à des projets transverses ou des échanges inter-équipes prolongent l’intégration au-delà des premiers jours.
Processus d'onboarding : comment bien structurer sa démarche ?
Selon la définition d’un onboarding efficace, ce dernier se structure autour de rôles clairs :
- Le service RH assure le cadre légal, la logistique et la coordination.
- Le manager traduit les attentes métier et guide l’évolution.
- Les collègues, eux, jouent un rôle d’accueil quotidien et transmettent la culture.
- Le référent, en soutien, facilite les repères et évite l’isolement.
Ensuite, il se pilote à l’aide de checklists personnalisées, d’outils de retours à chaud et de partage de documents comme vu précédemment. C’est une démarche transversale et souple, à adapter selon les situations. Exemple : Un alternant sur 12 mois n’aura pas le même parcours qu’un cadre en CDI ou qu’un expatrié en mobilité interne.
De plus, il est important d'éviter les erreurs courantes :
- manque de contact entre la signature et le jour J ;
- onboarding d’une journée ;
- absence de coordination RH/manager.
Prêter attention à ces écueils et apprendre à intégrer l’onboarding dans la stratégie globale des RH est le moyen le plus efficace de structurer votre approche.
Application d’onboarding : digitaliser l’intégration des collaborateurs
Avec la digitalisation de l’onboarding, fini les suivis par tableur ou les tâches oubliées. Des solutions spécialisées comme Workelo ou Welcome’App proposent des workflows automatisés, e-mails de bienvenue, des checklists interactives, des portails d’accueil personnalisés et la signature électronique.
Tous les documents à lire ou à compléter (chartes, règlements, justificatifs, etc.) peuvent être joints et centralisés durant l’onboarding. Ainsi, le service RH gagne du temps, les managers restent alignés et le collaborateur visualise son parcours.
Des solutions SIRH complètes (onboarding/offboarding, notes de frais, absences, etc.), telles que Lucca ou Eurecia conviennent aux PME. ADP et Nibelis, plus larges, ciblent les grands groupes avec des modules RH étendus, allant jusqu’à la gestion des salaires.
Le choix dépendra donc du budget, de l’ergonomie et du périmètre fonctionnel RH souhaité, mais aussi de la capacité de la solution à gérer plusieurs langues ou établissements.
Exemple d’onboarding : cas concrets et bonnes pratiques
Chez Buffer, l’onboarding repose sur un duo : un « role buddy » pour le métier, un « culture buddy » pour les repères internes. Deux points d’ancrage pour une intégration fluide, renforcée par une approche clarifiée, même à distance.
Zapier, entreprise en Full Remote, a mis en place le « Zap Pal » : un collègue référent qui accompagne chaque nouveau collaborateur en télétravail dès les premières semaines. Des rencontres virtuelles, des ressources centralisées et un vrai fil conducteur, malgré l’absence de bureau.
Exemple d’onboarding original, l’Oréal a développé l'application mobile « Fit Culture » pour permettre aux nouvelles recrues de découvrir la culture interne de l'entreprise à travers des jeux interactifs.
Et que disent les employés bien intégrés ? « Je me suis senti attendu ». C’est ce que rapporte, par exemple, un collaborateur chez Lucca, dès son premier jour d’onboarding réalisé à distance également.
Onboarding des collaborateurs : indicateurs de réussite et évaluation
Un bon onboarding ne s’improvise pas. Il se pilote avec des KPI (Key Performance Indicators) ciblés. Parmi les plus utiles :
- le taux de complétion des formations : nombre de modules finalisés/modules prévus ;
- le temps jusqu’à la productivité attendue : nombre de jours pour atteindre un niveau d’autonomie défini ;
- le taux de rétention à 3, 6 ou 12 mois : proportion de nouveaux employés toujours en poste ;
- le taux de no-show : recrues absentes le premier jour malgré une promesse d’embauche.
Autre indicateur précieux : l’eNPS (employee Net Promoter Score). Il mesure la probabilité qu’un nouvel employé recommande l’entreprise à un pair ; un bon score dépasse +20.
Par ailleurs, des enquêtes de satisfaction complètent l’analyse, idéalement à une semaine, un mois, puis trois. Leurs résultats permettent d’affiner le processus, d’adapter les contenus ou de repenser l’accompagnement.
Suivre ces données dans le temps, c’est professionnaliser l’expérience collaborateur. Et faire de l’onboarding un levier durable de performance et de fidélisation.
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