Portage salarial ou auto-entrepreneur est un choix qui influence votre façon de travailler, de facturer, d’être imposé et de sécuriser votre activité. Dans cet article, vous verrez comment fonctionnent les deux statuts et comment choisir celui qui vous convient.
Qu’est-ce qu’un auto-entrepreneur ?
L’auto-entrepreneur exerce en micro-entreprise, au sein de l’entreprise individuelle, avec une forme juridique d’entrepreneur individuel ; aucune personnalité morale distincte n’existe (Art. L526-22, Code du Commerce).
Le statut permet également d’être auto-entrepreneur et salarié en parallèle, à condition de respecter d’éventuelles clauses contractuelles. Cette combinaison sert souvent à tester une activité indépendante avec un risque financier limité.
Découvrez notre compte professionnelQu’est-ce que le portage salarial ?
Le portage salarial est une forme d’activité qui permet de travailler en indépendant tout en bénéficiant d’un contrat de travail signé avec une société de portage. Cette configuration crée une relation à trois acteurs : le consultant porté, l’entreprise cliente et la société de portage, qui encadre l’activité selon les règles du salariat (Art. L1254-1 à L1254-4, Code du travail).
Vous négociez vos missions, vos tarifs et votre organisation de manière autonome, comme un indépendant classique. La société de portage prend ensuite le relais : elle signe le contrat commercial avec le client, facture les prestations réalisées et transforme le montant facturé en salaire après retenue des frais de gestion et des cotisations sociales.
Portage salarial ou auto-entrepreneur : quelles sont les différences concrètes ?
Choisir entre auto-entrepreneur ou portage salarial implique d’évaluer la manière dont chaque statut encadre votre activité, votre protection, votre fiscalité et votre évolution.
En quoi le statut légal diffère-t-il ?
En auto-entreprise, vous agissez en entreprise individuelle, sans personnalité morale distincte, avec une responsabilité professionnelle définie par la loi (Art. L526-22, Code du Commerce). Le lien avec les clients repose sur des contrats commerciaux simples.
En portage salarial, vous devenez salarié porté par une société de portage via un contrat de travail, tandis que la relation commerciale avec le client relève d’un contrat séparé (Art. L1254-2, Code du Travail). Le cadre juridique est plus protecteur.
Quelles obligations administratives pour chaque statut ?
L’auto-entrepreneur gère lui-même son immatriculation éventuelle, ses déclarations de chiffre d’affaires, son livre de recettes et toutes les formalités liées à son activité (via le guichet unique des formalités tenu par l’INPI). Cette autonomie demande du temps et de la rigueur.
En portage salarial, la société prend en charge la majorité des démarches : contrats, factures, déclarations sociales et documents obligatoires. Vous vous concentrez sur vos missions et votre prospection, avec une charge administrative minimale.
Comment fonctionnent la facturation et la comptabilité ?
En auto-entreprise, vous émettez vos factures, appliquez les mentions légales et tenez votre comptabilité simplifiée en enregistrant les recettes et justificatifs.
En portage salarial, la société de portage émet les factures en votre nom, encaisse les paiements, calcule vos cotisations et édite vos bulletins de paie. Vous êtes libéré de la gestion comptable et financière liée à vos prestations.
Comment la protection sociale se compare-t-elle ?
L’auto-entrepreneur relève de la Sécurité sociale des indépendants, avec une couverture maladie adéquate, une retraite calculée sur les cotisations déclarées et l’absence de droit au chômage. La prévoyance dépend d’options personnelles.
En portage salarial, vous relevez du régime général, avec l’assurance maladie, la retraite complémentaire, la prévoyance obligatoire et la possibilité d’ouverture de droits à l’assurance chômage selon les règles légales (Art. L5422-1, Code du Travail). Le niveau de protection est supérieur.
Comment sont calculés impôts et cotisations sociales ?
L’auto-entrepreneur paie ses cotisations via le micro-social simplifié, calculé sur son chiffre d’affaires (Art. L133-6-8, Code de la Sécurité Sociale). L’impôt relève du micro-BIC ou micro-BNC, avec option pour le prélèvement libératoire si éligible.
En portage salarial, les cotisations suivent celles d’un salarié : charges salariales et patronales appliquées au salaire brut. L’impôt sur le revenu est prélevé à la source sur le salaire net imposable.
Comment le chiffre d’affaires est-il encadré ?
L’auto-entrepreneur doit respecter les plafonds du régime micro : 77 700 € pour les prestations de services et 188 700 € pour les activités commerciales (Art. 50-0 du Code Général des Impôts). En cas de dépassement sur deux années consécutives, il bascule vers un régime réel plus contraignant, avec une comptabilité complète, des obligations déclaratives élargies et la fin du calcul simplifié des cotisations.
En portage salarial, aucun plafond statutaire ne limite l’activité. Votre progression dépend surtout du marché, du volume des missions et du taux journalier moyen (TJM) que vous êtes en mesure de négocier.
Comment sont traités les frais professionnels ?
L’auto-entrepreneur supporte ses frais professionnels sur ses revenus ; le régime micro ne permet pas leur déduction réelle, seulement un abattement forfaitaire intégré dans le calcul fiscal.
En portage salarial, certains frais peuvent être remboursés ou intégrés selon les règles internes de la société de portage. Cette prise en charge améliore le coût réel de l’activité et peut augmenter le salaire net, sous réserve de justificatifs.
Comment la crédibilité client et l’accès au marché diffèrent-ils ?
L’auto-entrepreneur est perçu comme un petit indépendant, adapté aux clients particuliers, TPE ou missions ponctuelles. Les grands comptes exigent parfois une structure plus formalisée.
En portage salarial, la combinaison du contrat de travail et de la société de portage rassure davantage les entreprises structurées. Cela facilite l’accès aux missions longues, aux appels d’offres et aux projets nécessitant un cadre contractuel solide.
Quelles assurances doivent être souscrites selon le statut ?
L’auto-entrepreneur doit souscrire sa propre responsabilité civile professionnelle, parfois obligatoire selon l’activité (artisanat, conseil, bâtiment, professions réglementées).
En portage salarial, la société couvre une partie des risques, mais une responsabilité civile professionnelle spécifique peut être exigée selon les missions. La société doit par ailleurs disposer d’une garantie financière (Art. L1254-26, Code du Travail).
Comment fonctionne la rupture de contrat ?
En auto-entreprise, une mission se termine à la fin du contrat commercial. Il n’existe ni indemnité ni protection particulière en cas d’arrêt d’activité, et aucun droit au chômage.
En portage salarial, la fin d’une mission peut entraîner la rupture du contrat de travail. Les règles générales du Code du travail s’appliquent (Art. L1231-1, Code du Travail). L’ouverture de droits à l’assurance chômage dépend ensuite de la situation : rupture involontaire du contrat, terme d’un CDD de portage, non-renouvellement d’une mission entraînant une fin de CDI, ou réduction suffisante d’activité permettant une indemnisation complémentaire. Les conditions d’indemnisation relèvent du régime légal d’assurance chômage (Art. L5422-1 et L5422-2, Code du Travail).
En savoir plus sur le service de facturation gratuitAuto-entrepreneur ou portage salarial : quel statut choisir ?
Entre portage salarial ou auto-entrepreneur, les avantages varient selon votre niveau d’activité, votre besoin de sécurité et le type de clients que vous ciblez.
Quels sont les avantages de l’auto-entrepreneur ?
Le statut d’auto-entrepreneur convient aux activités qui démarrent, aux projets légers ou à ceux qui veulent tester un marché sans lourdeur administrative.
Les principaux atouts sont :
- La création et lancement rapides, avec des démarches d’immatriculation et de gestion limitées.
- Les cotisations calculées directement sur le chiffre d’affaires encaissé, sans acomptes complexes à anticiper.
- Les obligations comptables sont réduites à l’essentiel, ce qui simplifie le suivi de l’activité.
- Un cadre adapté pour une activité complémentaire, quelques missions ponctuelles ou un chiffre d’affaires volontairement modéré.
En pratique, ce statut correspond bien aux freelances qui débutent, aux prestataires qui facturent peu mais régulièrement, ou à ceux qui veulent limiter les risques financiers au départ.
Quels sont les avantages du portage salarial ?
Le portage salarial s’adresse plutôt aux indépendants qui travaillent avec des clients professionnels et souhaitent sécuriser leur statut tout en restant autonomes.
Ses principaux avantages sont :
- Un accès au régime général de Sécurité sociale, avec une meilleure protection et droits potentiels au chômage.
- Une gestion administrative largement prise en charge par la société de portage (contrats, factures, déclarations sociales).
- Une image plus professionnelle et rassurante pour les entreprises, notamment sur les missions longues ou sensibles.
- Un environnement contractuel qui facilite la négociation d’honoraires plus élevés avec des clients B2B.
Ce statut convient surtout aux consultants expérimentés ou spécialisés, qui travaillent avec des clients professionnels et hésitent entre le statut d’auto-entrepreneur ou portage salarial selon leur évolution future.
FAQ
Peut-on passer d’un statut à l’autre ?
Oui. Vous pouvez quitter l’auto-entreprise pour exercer en portage salarial, ou l’inverse. La transition implique la fermeture ou la modification de votre statut auprès des organismes compétents, sans procédure complexe.
Peut-on cumuler portage salarial et auto-entrepreneur ?
Oui, le cumul est possible si les deux activités restent compatibles contractuellement. Le salarié porté peut exercer une autre activité indépendante, sauf clause d’exclusivité dans son contrat de travail (Art. L1121-1, Code du Travail).
Portage salarial et chômage sont-ils compatibles ?
Oui. Le salarié porté peut bénéficier de l’assurance chômage si les conditions légales d’affiliation et de fin de contrat sont réunies (Art. L5422-1, Code du Travail). Les revenus d’auto-entreprise n’ouvrent pas droit aux allocations, mais peuvent être cumulés sous conditions.
Que se passe-t-il en cas de dépassement des seuils de chiffre d’affaires en micro-entreprise ?
Le dépassement entraîne la sortie progressive du régime micro et le passage à un régime réel plus formel (Art. 50-0 du CGI). L’activité continue, mais avec une comptabilité et un mode d’imposition différents.
Le portage salarial fonctionne-t-il pour toutes les professions ?
Non. Le portage salarial concerne principalement les prestations intellectuelles : conseil, formation, IT, audit, ingénierie. Les activités réglementées, commerciales ou artisanales sont exclues par la loi (Art. L1254-3, Code du Travail).
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