Gérer les salaires ne s'improvise pas, et c’est là qu’un logiciel de paie est précieux. Dans cet article, nous vous expliquons comment choisir l’outil le plus adapté, avec un comparatif clair des meilleures solutions en 2025. 

Contenu

Qu’est‑ce qu’un logiciel de paie ?

Un logiciel de paie est un outil conçu pour automatiser la préparation et le traitement des salaires. Au-delà du calcul des fiches de paie, il prend en charge la gestion des cotisations sociales, l’édition des déclarations légales et parfois même la transmission directe aux organismes concernés.

Les solutions les plus modernes intègrent aussi des modules RH (gestion de congés, suivi du temps de travail, notes de frais) et se connectent facilement avec les différents outils de l’entreprise.

Découvrez notre compte professionnel

Tableau comparatif des 15 meilleurs logiciels de paie en 2025

Le marché des logiciels de paie est vaste et les offres très différentes selon la taille de l’entreprise et ses besoins. Pour vous aider à comparer rapidement, voici un tableau récapitulatif des solutions les plus utilisées en 2025

LogicielTypePrix départEffectif cibleFonctions clésEssai gratuitNote clients TrustPilot
PayFitSaaS106 €/3 sal./moisTPE-PMEDSN auto, coffre-fort, onboarding RH14 jours4,4/5
Fiche-Paie.netSaaS29,85 €/moisTPEBulletins simples, pas de DSN autoIllimité 1 salarié2,0/5
QuickPaieSaaS3,90-9,90 €/ficheMicro-TPEInterface simple, support téléphone30 jours1,8/5
SilaeHybride3 €/fichePMECCN à jour, portail salariéDemo personnalisée3,2/5
Sage Business CloudSaaS

259 €/20 sal./mois

 

PMEPaie + RH complet, analytics30 jours4,0/5
NibelisSaaS/On-premise500 €/30 sal./moisPME-ETISIRH modulaire, workflow validationDemo gratuite2,6/5
Lucca PaggaSaaS7,40 €/sal./moisPMEUX moderne, API ouvertes30 jours4,5/5
ADP DecidiumHybride20-30 €/ficheETI-GEMulti-pays, audit trail completNon1,6/5
Cegid SaaS74 €/salarié/moisETITalents + paie intégrésDemo3,7/5
Workday PayrollSaaSSur devis (~140 €)Grands comptesAnalytics IA, prédictifPOC 3 mois1,1/5
SAP SuccessFactorsCloud/On-premiseSur devisMultinationales180+ pays, compliance autoNon2,2/5
FactorialSaaS6,90 €/salarié/moisTPE-PMETout-en-un RH, onboarding14 jours3,5/5
Cegedim SRHSaaSSur devisPME-ETITemps et activités, planningDemoPas d’avis
MySilaeSaaSGratuitTPEVersion allégée Silae, mobile, modulaire2 moisPas d’avis
ProginovHybrideSur devisPME-ETIPaie paramétrable, import DSN & reprise cumuls; démat. bulletins (coffre-fort); GED; portail RH webDemo sur demandePas d’avis

 Les nouveautés réglementaires

Les logiciels de gestion de paie doivent s’adapter rapidement aux évolutions législatives. Cette année 2025 apporte son lot de changements majeurs qui impactent directement vos bulletins et déclarations. 

LFSS et changement des taux sociaux en 2025 

La Loi de Financement de la Sécurité sociale 2025 modifie plusieurs rubriques de vos bulletins. Le plafond mensuel est relevé à 3 925 € (contre 3 864 € auparavant), impactant toutes les cotisations plafonnées. Un paramétrage incorrect des logiciels de gestion de paie peut provoquer des erreurs en chaîne.

La réduction Fillon se durcit. Le coefficient maximal est abaissé à 0,3193 pour les entreprises de moins de 50 salariés. Le calcul devient obligatoirement mensuel, mettant fin à l'annualisation.

L’exonération des heures supplémentaires passe de 5 000 à 7 500 € par an.

Le bulletin de paie simplifié : la version 2025

Le bulletin de paie a déjà été simplifié en 2018, passant d'environ 40 lignes à une présentation regroupée par type de risques. Cependant, avec jusqu'à 55 lignes obligatoires actuellement, il reste complexe. 

Un nouveau projet de simplification radicale est prévu pour 2027, visant à réduire le bulletin à seulement 15 lignes regroupées en trois blocs principaux : coût employeur, cotisations et salaire net. 

Dernière évolution majeure : le montant net social apparaît clairement. C’est le montant déclaré pour la prime d’activité ou encore le RSA. Plus de confusion avec le net imposable. 

Le QR code devient obligatoire sur tous les bulletins. Il renvoie vers un espace sécurisé détaillant chaque cotisation.

En savoir plus sur le service de facturation gratuit

Les logiciels de paie pour TPE et micro‑entreprises 

Les TPE privilégient avant tout la simplicité et le prix accessible. Ces trois logiciels de fiche de paie se distinguent sur le marché français avec des approches différentes, mais une même promesse : permettre de gérer la paie sans expertise comptable.

PayFit : la solution cloud tout-en-un pour vos fiches de paie

Logiciel de paie PayFit

PayFit révolutionne la paie depuis 2016 avec une interface très moderne. Tout se fait en quelques clics, avec des explications claires, sans jargon comptable.

L'onboarding impressionne. En 20 minutes, vous paramétrez votre entreprise, importez vos salariés et générez vos premiers bulletins. Le système détecte automatiquement votre convention collective et applique les bons taux. Plus de 500 conventions sont intégrées et mises à jour en temps réel. Quand la métallurgie change ses grilles en avril, PayFit l'applique automatiquement en mai.

Le prix démarre à 106 €/mois pour trois collaborateurs. La DSN et les virements SEPA sont préparés automatiquement, les congés se gèrent depuis l’application mobile. 

Points forts : le coffre-fort numérique illimité pour tous les salariés, l'assistant virtuel qui répond aux questions courantes, et surtout, aucune formation nécessaire. 

Le principal inconvénient : l'absence de personnalisation avancée. Les TPE avec des accords d'entreprise complexes ou des primes variables spécifiques peuvent rencontrer des limites. PayFit est adapté parfaitement pour 80 % des TPE standard, moins pour les cas particuliers.

Fiche‑Paie.net : une offre gratuite et simple d’accès

Fiche-Paie.net se distingue avec une offre gratuite jusqu'à un salarié, sans limite de temps. C’est une solution entièrement gratuite, sans frais cachés ni engagement financier. Au-delà, comptez 9,90 € par bulletin édité. Pour une TPE avec trois salariés, ça fait 29,85 € par mois.

L'interface est un peu vieillissante, mais reste intuitive. La saisie des heures, absences et primes génère automatiquement le calcul des bulletins conformes au format légal 2025. En revanche, le service reste limité : pas d'application mobile, pas de coffre-fort digital, pas d'espace salarié.

La véritable limite concerne la DSN, qui n’est pas automatisée.L’utilisateur doit exporter le fichier, le vérifier puis l’envoyer manuellement sur Net-entreprises. Pour un auto-entrepreneur avec un salarié, cela reste gérable, mais pour une TPE de huit personnes, ça peut vite devenir compliqué.

Autre limite importante : le support client. Seuls un forum communautaire et une FAQ basique sont disponibles. En cas de difficulté sur un calcul de réduction Fillon, vous êtes seul. Les mises à jour légales arrivent parfois avec 2-3 semaines de retard, ce qui est stressant quand l'URSSAF devient tatillonne.

Verdict : parfait pour débuter ou pour un besoin ponctuel, mais insuffisant dès que l'activité se développe. Beaucoup d’entreprises commencent avec Fiche-Paie.net puis migrent vers PayFit ou Silae en grandissant.

QuickPaie : un des meilleurs rapports qualité/prix

QuickPaie est plus complet que Fiche-Paie.net, moins cher que PayFit. Le prix varie entre 3,90 € et 9,90 € par fiche, selon le volume. Son principal atout est le support téléphonique inclus : un conseiller répond en moins de deux minutes, du lundi au vendredi de 9 h à 18 h. Ce service représente une réelle valeur ajoutée pour les non-spécialistes.

L'interface reste fonctionnelle. Il s’agit d’un logiciel conçu par des comptables pour des comptables : les menus sont logiques, mais nombreux, ce qui demande environ une semaine d’adaptation. Trois heures de formation vidéo sont incluses pour faciliter la prise en main.

QuickPaie prend en charge les cas complexes : multi-établissements, conventions collectives exotiques, expatriés. La DSN est automatisée à 90 % avec une vérification manuelle recommandée. Les mises à jour légales arrivent sous 48 h, un délai satisfaisant sans être le plus rapide du marché.

Le principal point faible est l'absence d'écosystème : pas d'intégration avec la comptabilité, le CRM, les outils RH. Pour ce qui fonctionne avec un seul outil, cela ne pose pas de problème, mais pour une PME en croissance, cette limite peut vite devenir contraignante.

Les meilleurs logiciels de paie pour PME

Entre 10 et 250 salariés, les PME recherchent un équilibre entre automatisation, intégrations RH et budget maîtrisé. Voici quatre solutions parmi les plus utilisées, chacune avec des approches complémentaires.

Silae : le leader du marché français

Logiciel de paie Silae

Silae s’impose comme la référence sur le marché des PME françaises. Son atout : des conventions collectives toujours à jour. Transport routier, HCR, métallurgie, cadre : tout est intégré. Lorsqu’un taux change au 1er avril, Silae l'applique automatiquement de façon rétroactive.

Tarif sur demande. À titre indicatif, comptez environ 3 € par bulletin. Le portail salarié inclus permet aux employés de récupérer leurs bulletins, poser des congés, déclarer des notes de frais. Ça soulage vraiment les RH. 

Principal inconvénient : l'interface vieillissante. Toutefois, la solution reste fiable et robuste. Autre limite : l'API fermée, qui restreint les intégrations avec d’autres outils.

Sage Business Cloud Paie : module RH intégré

Sage mise sur l'intégration totale : paie, congés, notes de frais, entretiens annuels communiquent entre eux de façon fluide. Plus besoin de ressaisir les absences validées, elles remontent automatiquement en paie. Côté tarif, comptez 259 €/mois pour 20 salariés et 469 € pour 50 salariés.

L’outil se distingue par ses fonctionnalités analytiques : tableaux de bord en temps réel sur masse salariale, turnover, absentéisme. L'export comptable vers Sage Compta ou autres ERP se fait en deux clics. La conformité RGPD est respectée avec chiffrement AES-256, hébergement en France.

Parmi les limites : la complexité de l’outil, qui demande en moyenne trois jours de formation. Les mises à jour perturbent régulièrement l'interface. Le support externalisé parfois impersonnel.

Nibelis : un logiciel de paie qui s’adapte à vos besoins

Logiciel de paie Nibelis

Nibelis adopte une approche modulaire. Les tarifs dépendent du niveau d’accompagnement choisi. C’est pourquoi il est disponible sur demande personnelle, avec un pack à partir de 500 € HT par mois pour une entreprise de 30 salariés. Puis ajoutez des modules (recrutement, formation, talents) selon vos besoins. Chaque module coûte 50 à 100 € supplémentaires. 

Le workflow de validation brille particulièrement. Gestionnaire propose, manager valide, RH, contrôle, comptabilité, etc. Parfait pour les structures multi-sites. Les 800 rapports préconçus couvrent tous les besoins : bilan social, index, égalité, reporting groupe.

L'inconvénient majeur reste le prix qui augmente rapidement avec les options. La richesse fonctionnelle peut également désorienter les utilisateurs occasionnels.

Lucca Pagga : une interface soignée

Lucca révolutionne l'expérience utilisateur : interface épurée, navigation intuitive, aucune formation nécessaire. Tarif : 7,40 € par salarié/mois, soit 296 € pour une PME de 40 salariés.

L'application mobile constitue un atout : les salariés peuvent consulter leurs congés, téléchargent leurs bulletins, déclarent leurs frais en photographiant les justificatifs. Le machine learning détecte les anomalies et suggère automatiquement des corrections. 

Sa principale limite : l'orientation TPE/PME technophile. Les secteurs traditionnels (BTP, industrie) peuvent la juger moins adaptée. De plus, certaines fonctionnalités avancées (gestion des AT, prévoyance complexe) peuvent manquer.

En savoir plus sur Finom

Les solutions de paie pour ETI et grandes entreprises

Pour les ETI et grandes entreprises, d’autres solutions plus adaptées existent. 

ADP Decidium : la référence internationale

Logiciel de paie ADP

ADP traite 40 millions de fiches de paie mensuelles dans le monde. En France, Orange, Carrefour et Airbus leur font confiance. ADP couvre 180 pays et gère les législations les plus complexes, comme un salarié basé à Dubaï, rémunéré depuis Paris sous contrat singapourien.

Le logiciel propose une tarification sur devis, généralement basée sur un coût par bulletin variant de 20 à 30 € selon le volume et les options choisies. La formule de base coûte environ 269 €/mois, des frais d'implémentation s'ajoutent au démarrage. Le coût est élevé, mais les fonctionnalités justifient l’investissement. Chaque modification est tracée, horodatée, signée électroniquement, ce qui facilite les contrôles.

Le désavantage de cette puissance est une certaine rigidité : la modification d'un paramètre peut prendre 48 heures, et l'ajout d'une prime spéciale nécessite la présentation d'un devis. L’interface vieillissante et la complexité de certaines actions suscitent des critiques chez les utilisateurs.

Cegid PeopleNet : une plateforme unique

Logiciel de paie Cegid

Cegid a fusionné ses briques RH en une plateforme unique. Une augmentation validée dans le module performance remonte automatiquement en paie deux mois plus tard.

Les tarifs dépendent notamment du nombre d'utilisateurs, de fiches de paie et des options choisies et commencent à 74 €/mois/salarié. Le ROI se justifie grâce à l’automatisation : finie la double saisie, les fichiers Excel parallèles et les erreurs de retranscription.

La principale limite reste la performance : au-delà de 300 utilisateurs connectés, la fluidité diminue. 

Workday Payroll : le reporting en temps réel

Workday s’impose sur le marché français depuis 2020. Leur force réside dans des analytics puissants : masse salariale en temps réel, projections automatiques et simulations d'augmentation généralisée en trois clics.

Le machine learning détecte les anomalies instantanément. Exemple : détection d’un commercial avec 250 % de commissions par rapport à sa moyenne, ou d’une équipe enregistrant cinq départs en deux mois. Ces alertes permettent d'agir avant que ça dégénère.

La tarification n’est pas publiquement accessible via leur site web. Selon les sources spécialisées, le tarif de base listé pour Workday Payroll France est de 150 $ par utilisateur par mois (~140 €).Le POC de trois mois permet de tester, mais attention, la migration reste complexe. 

L'interface linguistique est source d'inquiétude : tout est en anglais par défaut, les spécificités françaises arrivent parfois avec du retard. 

SAP SuccessFactors Payroll : une référence mondiale du logiciel de fiche de paie 

SAP reste incontournable pour les multinationales, avec plus de 180 pays et 120 devises couvertes. Total l'utilise pour ses 100 000 salariés répartis sur tous les continents. L'intégration native avec SAP Finance facilite les consolidations groupe.

Le module compliance est l’un de ses points forts. Chaque pays a ses règles, ses seuils, ses déclarations. Un DRH rapporte qu’en l’absence de SuccessFactors, son entreprise aurait dû faire face à 500 000 € d’amendes au Brésil.

Les tarifs sont disponibles uniquement sur demande, mais la complexité légendaire de SAP et condition de six mois de projet minimum, des consultants à 1200 €/jour, une conduite du changement lourde. Réservé aux grosses structures avec des équipes IT musclées.

Les logiciels de paie 100 % en ligne

Enfin, des logiciels de paie 100 % en ligne permettent également de disposer de solutions intéressantes, à un prix attractif. 

Factorial : une croissance fulgurante en Europe

Factorial connaît une forte croissance. Plus de 10 000 clients en 3 ans, une levée de fonds de 120M € en 2024. Il est proposé un tarif à partir de 6,90 € par mois et par utilisateur.

L'onboarding se réalise en seulement une heure. Il suffit d’importer un fichier Excel avec vos salariés, l'IA détecte les colonnes, propose un mapping et configure les accès. Même principe pour migrer depuis un autre logiciel : export CSV de l'ancien, import dans Factorial, 90 % du travail est automatisé.

Les RH apprécient l'aspect social network interne. Les salariés disposent d’un fil d’actualité pour partager des messages.

Mais Factorial est encore un nouveau venu sur le marché français. Dans les cas complexes (temps partiel, activité thérapeutique, temps partiel de longue durée), les erreurs apparaissent. Le service d'assistance, situé à Barcelone, ne maîtrise pas parfaitement les spécificités françaises.

Cegedim SRH : le spécialiste de la gestion des temps

Cegedim met l’accent sur la gestion des temps. Badgeuse virtuelle sur smartphone, planning intelligent, calcul automatique des heures sup. Pour les secteurs avec des horaires variables (retail, santé, logistique), c’est une solution intéressante.

L’algorithme de planification est un élément clé de cette solution. Il équilibre les plannings selon les souhaits des salariés, les contraintes légales, les pics d'activité prévus. 

Le tarif de base peut monter avec les modules complémentaires. Le ROI se mesure notamment par une baisse moyenne de 20 % des heures supplémentaires et une diminution des erreurs de paie liées à la gestion du temps.

Point faible majeur : l'ergonomie datée, avec des menus peu intuitifs et une interface qui manque de modernité.

Proginov : DSN et reporting décisionnel

Proginov surpasse ses concurrents grâce à la fiabilité exceptionnelle de son système DSN et à ses rapports détaillés. Leur niveau de rejet DSN est extrêmement faible, ce qui s'explique par les 47 étapes de contrôle avant l'envoi, la simulation systématique et le suivi des retours.

Le reporting BI-intégré permet des analyses fines. Évolution de la masse salariale par service, projection des départs en retraite, simulation d'augmentation collective. Les DAF ont la possibilité de traiter les calculs sans solliciter la paie et exporter les données vers Power BI ou Tableau.

Le tarif est disponible uniquement sur devis. La mise en place, qui prend 2 à 3 mois, et l'utilisation de diagrammes de Gantt et de comités directeurs hebdomadaires peuvent rebuter les start-ups habituées à la flexibilité.

MySilae : une version cloud allégée

MySilae reprend l'ADN Silae en version simplifiée 100 % web. Tant qu’aucun module supplémentaire n’a été activé, la version de base de MySilae est gratuite. Les conventions collectives restent à jour automatiquement, la DSN part sans faille.

L’application mobile fonctionne de manière fluide. Scanner un arrêt maladie et c’est intégré en paie. Les salariés consultent leurs compteurs (congés, RTT, CET) en temps réel.

En revanche, MySilae limite volontairement les fonctions avancées. Pas de multi-établissement, pas de gestion des expatriés, pas de paie décalée. Il s'adresse aux structures simples qui recherchent une solution prête à l'emploi. Dès que votre situation se complique, vous devez passer à la version classique de Silae, ce qui peut prendre jusqu'à trois semaines.

Logiciel de paie : les alternatives gratuites

Un logiciel de fiche de paie gratuit peut séduire les entrepreneurs débutants. Mais la gratuité cache souvent des limites incompatibles avec une gestion professionnelle dès que l'entreprise grandit.

Excel reste utilisable pour un indépendant avec un salarié. Des modèles circulent plus ou moins à jour. Vous calculez les cotisations manuellement, générez un PDF, l'envoyez par e-mail. Cette méthode est risquée, puisqu'elle peut entraîner une correction chère de la part de l'URSSAF en cas d'erreur.

OpenConcerto propose une version open-source complète, gratuite et française, maintenue par une communauté active. L'interface reste austère, mais fonctionnelle. Le problème survient avec les mises à jour légales : la communauté met parfois 3 à 4 semaines à les intégrer. 

Certains experts-comptables offrent un logiciel basique à leurs clients, souvent une version bridée de Cegid ou Sage. Gratuit tant que vous restez client du cabinet. Inconvénient majeur : vous devenez dépendant. Changer de comptable signifie perdre l’historique de paie et recommencer le paramétrage ailleurs.

Comment faire un choix pour une entreprise de plus de cinq salariés ?

Au-delà de cinq salariés, la complexité augmente. Chaque profil a ses spécificités : temps partiel, tickets restaurant, mutuelle famille ou isolé, primes variables. Les combinaisons deviennent ingérables manuellement.

Depuis 2017, la DSN obligatoire a rendu les solutions artisanales obsolètes. Cette déclaration mensuelle de 80 champs suit une norme XML stricte. Une simple erreur de syntaxe entraîne un rejet complet par Net-Entreprises. Les pénalités atteignent 750 € par mois de retard pour une PME de 20 salariés.

Le risque juridique grandit exponentiellement. Un bulletin erroné peut coûter trois ans de rappel de salaire plus dommages-intérêts. Un cas récent : une startup a oublié d'appliquer la réduction Fillon pendant 18 mois sur Excel. Résultat : un redressement de 47 000 €. Un bon logiciel de fiche de paie leur aurait coûté 3 600 € sur la même période.

Comment choisir son logiciel de paie ? 

Le choix dépend avant tout de votre effectif, de votre secteur et de votre budget. Voici les critères essentiels pour éviter les erreurs.

Des besoins différents selon la taille de l’entreprise

Le choix d'un logiciel de paie dépend fortement de la taille de votre entreprise et de la complexité de vos besoins :

  • 1-5 salariés : Priorisez la simplicité. Interface intuitive, support réactif, prix fixe mensuel. Des solutions comme PayFit ou QuickPaie correspondent parfaitement. Évitez les logiciels trop complexes comme SAP, dont vous n’utiliseriez qu’une faible partie des fonctionnalités.
  • 10 à 50 salariés : L'automatisation devient incontournable. DSN automatique obligatoire, connexion bancaire pour les virements, portail salarié pour limiter les questions RH. Silae ou Lucca excellent sur ce segment.
  • 50 à 250 salariés : Les besoins dépassent la paie. Privilégiez un SIRH complet : recrutement, formation, entretiens. Factorial ou Nibelis permettent cette évolution modulaire.
  • 250+ salariés : Reporting et conformité. Audit trail, workflows de validation, consolidation multi-entités. ADP ou Cegid deviennent incontournables malgré leurs tarifs.

Intégrations SIRH indispensables

Votre solution doit communiquer avec l'écosystème existant.

  • La comptabilité : export FEC automatique, écritures analytiques, ventilation par centre de coût. Sans interface native, vous ressaisirez des centaines de lignes chaque mois.
  • Les temps : badgeuse, feuilles de temps, planning. Une absence validée dans le planning doit remonter automatiquement en paie. Sans intégration, le risque de double saisie et d’erreurs est élevé.
  • L'intégration bancaire : virements SEPA préparés, rapprochement automatique, gestion des oppositions. Vérifiez la compatibilité, toutes les banques ne proposent pas d'API.

Le budget à prévoir

Le coût représente 40 % du budget. S'ajoutent l'implémentation (5 000 à 20 000 €), la formation (500 € par jour), la maintenance (20 % du prix licence), les évolutions spécifiques (800 €/jour).

Une PME de 30 salariés dépense entre 400 et 600 € par mois tout compris, bien au-delà des 200 € affichés. Ajoutez le temps interne : 2 à 3 mois de projet, 20 % d'un ETP au départ.

Sécurité, RGPD & sauvegarde des données

Le chiffrement AES-256 devient le standard minimal. Les données transitent en HTTPS, sont chiffrées et sauvegardées quotidiennement. Exigez un hébergement européen (OVH, AWS Francfurt, Azure Amsterdam).

La certification ISO 27001 atteste les bonnes pratiques, mais seuls 30 % des éditeurs en disposent. Les audits SOC2 Type II vont plus loin avec des contrôles continus. ADP et Workday publient annuellement.

Le DPO identifié est obligatoire. Le registre des traitements doit être consultable sur demande. Les durées de conservation : 5 ans pour les bulletins et jusqu’à 50 ans pour les données liées à la retraite. La portabilité des données reste critique : extraction CSV minimum, API REST idéalement.

Internaliser ou externaliser la paie ? 

Gestion avec un logiciel de paie ou la confier à un cabinet comptable, le choix dépend essentiellement de votre taille, de votre budget et de votre besoin de réactivité.

Comparaison des coûts

Externalisation : 25 à 50 € par bulletin. Pour 40 salariés, 1 000 à 2 000 € par mois. Plus les fonctionnalités additionnelles : 50 € pour un solde de tout compte, 100 € pour une déclaration d'accident, 200 € pour un contrôle URSSAF.

Interne : logiciel (200 à 400 € par mois) + gestionnaire de paie (40 000 € par an) + formation + remplacement congés. Total estimé : environ 4 000 € par mois pour 40 salariés. Plus cher, mais plus de contrôle et de réactivité.

Risques et flexibilité

Externaliser partage la responsabilité, mais l’entreprise reste redevable. Modifier une prime prend trois semaines.

Internaliser offre une agilité totale : embauché le 15, paie le 25. Prime décidée lundi, versée fin du mois. Risque : tout repose sur une personne.

Solutions hybrides

Le cabinet gère les CDI, vous conservez les CDD et variables (ou l’inverse). Le coût se situe entre 500 et 1 000 €/mois, en plus du logiciel. Certains éditeurs proposent des services managés : 60 à 80 €/bulletin avec gestionnaire dédié inclus.

FAQ 

Dois‑je vraiment utiliser un logiciel de paie si je suis l’unique salarié de mon entreprise ? 

Ce n’est pas obligatoire, mais fortement conseillé. Les 28 lignes du bulletin et le calcul des tranches sont complexes. Fiche-Paie.net (gratuit) suffit. Le risque moyen de redressement pour un dirigeant salarié est de 3 500 €.

Quel logiciel de paie conseillez‑vous pour un auto‑entrepreneur ? 

Sans salarié, aucun logiciel nécessaire : la déclaration se fait sur autoentrepreneur.urssaf.fr. Avec salarié, optez pour QuickPaie ou MySilae qui prennent en charge la DSN automatique.

Comment gérer correctement les taxes sur la paie dans une très petite entreprise ?

Les charges représentent environ 42 % du salaire brut en moyenne. Un logiciel de paie calcule automatiquement les cotisations selon votre convention. En alternative gratuite, vous pouvez utiliser le simulateur urssaf.fr.

Combien coûte un logiciel de fiche de paie ?

Le coût varie entre 0 € (mono-salarié) et 1 000 €/mois pour les grandes structures. Moyenne TPE-PME se situe autour de 10 €/salarié/mois tout compris.

Est-on obligé d'avoir un logiciel de paie ?

Non, ce n’est pas une obligation légale, mais la DSN avec ses 80 champs XML rend le manuel quasi impossible. Passer par un comptable revient plus cher qu'un logiciel.

Les articles suivants pourraient également vous intéresser :

Derniers articles